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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0722

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712

LA PHEN1C1E ET SES DÉPENDANCES.

varié; on y rencontre des motifs qui sont étrangers aux types les pins
anciens de ce style, comme la tresse et surtout comme la rosace à huit
pétales, blanche fleur vivante à laquelle il a fallu du temps pour s'ac-
climater et s'épanouir sur le sol aride de l'abstraction linéaire. A ce
point de vue, ce vase serait déjà digne d'une très sérieuse attention:
mais ce qui le rend encore plus intéressant, c'est l'ambition qu'a eue
le peintre d'y représenter, dans une haute frise qui règne au niveau
des anses, toute une scène, qui ne comporte pas moins de six person-
nages. La tige du lotus est encore partout, séparant les figures ou
tenue par elles en main; au premier moment, tout ce luxe de bouquets
peut dérouter le spectateur et lui dérober le sens du thème qu'a choisi
l'artiste; mais ce sens se découvre dès qu'on remet ces accessoires
à leur place, au second plan; l'oiseau qui, à droite, allonge le col pour
chercher sa nourriture à terre n'est aussi qu'un détail pittoresque. Le
vrai sujet du tableau, c'est l'hommage rendu, par deux couples de
fidèles, à deux divinités. Les quatre personnages des extrémités sont
debout et ont les mains étendues et levées, comme il convient à des
adorateurs qui s'approchent du sanctuaire. Quant aux deux figures
du milieu, les sièges à dossier qu'elles occupent ne peuvent être que
ces trônes de bronze, incrustés d'ivoire et d'émaux, qui servaient aux
rois et que la sculpture prêtait aussi aux immortels ; on remarquera
que l'artiste n'a pas fait les deux sièges pareils. Ce qui surprend tout
d'abord, c'est la pose de ces personnages : ils ne sont pas assis, ils
sont vautrés sur leurs sièges, ainsi que pourraient l'être des ivrognes ;
les jambes et les bras pendent, comme relâchés par le sommeil. Ce
n'est certainement pas là ce que l'artiste a voulu montrer; sa main,
on n'en saurait douter, a trahi sa pensée. Ce qu'il avait dans l'esprit,
on le devine aisément : il voyait, il aurait souhaité faire voir les deux
divinités assises dans leurs fauteuils somptueux; mais il n'a pas su
comment s'y prendre pour dresser le buste, pour placer les bras et
pour fléchir les membres inférieurs; c'est ainsi qu'il est arrivé, par
embarras et par impuissance, à ne trouver pour ses figures que cette
attitude presque grotesque. Voulez-vous saisir ses intentions, et
restituer la scène telle qu'il l'a conçue, représentez-vous les divinités
trônant au fond du sanctuaire, le visage tourné vers les fidèles, que le

nages. 11 y a. au contraire, dans le col. plus d'une solution de continuité. Mais comme lu
le dessin est purement géométrique, notre dessinateur a pu, sans crainte d'erreur, réta-
blirles parties manquantes à l'aide de celles qui sont conservées et rendre ainsi au vase,"
sur le papier, l'aspect qu'il présentait dans sa nouveauté.
 
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