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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0729

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LA CÉRAMIQUE CYPRIOTE. 719

parfois aussi représenté décochant ses flèches du côté opposé à celui
où courent les chevaux1. Voilà des ressemblances que l'on ne saurait
nier; mais elles tiennent peut-être toutes à l'emploi même du chai- de
guerre, qui, pour rendre tous les services qu'on lui demandait, devait
réaliser certaines conditions; or celles-ci se trouvaient être partout à
peu près pareilles. Si l'on pousse la comparaison dans le détail, on ne
trouve rien ici qui permette de supposer que le peintre céramiste ail eu
sous les yeux une sculpture assyrienne, qu'il l'ait copiée ou même imitée.
Le seul trait que l'on puisse croire emprunté à l'Orient, c'est cette tablette
oblongue, qui rappelle les inscriptions, renfermées dans un cadre, que
l'on voit ciselées sur quelques monuments de la Mésopotamie ; mais nous
avons reconnu que ce motif s'était acclimaté de bonne heure à Cypre et
qu'il y était entré dans les habitudes de l'ornemaniste indigène. A cela
près, tout, sur ce vase, a un caractère très particulier et vraiment local.
Les personnages, avec leur tête nue, leur barbe etleurs cheveux courts,
n'ont ni le type ni le costume assyrien; ce que l'on entrevoit de leur
vêtement évoquerait plutôt le souvenir de l'Egypte. Le cheval n'a pas le
harnachement des chevaux richement caparaçonnés qui traînaient le char
des princes et des grands officiers ninivites. Les carquois qui font par-
lie du char ne sont pas disposés ici comme en Assyrie, où ils se
recouvrent l'un l'autre et sont appliqués obliquement sur la face laté-
rale de la caisse qu'ils coupent en diagonale-. Nous ne retrouvons pas
non plus, attachée au char assyrien, cette sorte de banderolle qui
semble flotter à l'arrière de la voiture3. Il n'est pas jusqu'aux rais de
la roue qui ne diffèrent de ceux des chariots figurés dans les palais
de Khorsabdd et de Nimroud; ils sont ici plus massifs; le charron qui
les a façonnés a la main moins adroite et moins légère. Le peintre
cypriote avait peut-être vu, sur les ivoires ou les coupes de métal, des
réductions de ces tableaux de bataille et de chasse dans lesquels les
Pharaons ou les Sargonides sont représentés perçant de leurs Ilèchcs
tantôt l'ennemi déjà mis en déroule et tantôt les fauves du désert ; il
a pu prendre là l'idée première de sa composition; mais, pour l'exécu-
ter, pour peindre le cheval, le char et les personnages, il ne parait

1. Layard, The monuments of Nitwveh, f0, 1849, pl. .\.

2. Id. ibid., pl. X. XIII. XIV, XVIII, etc.

3. A l'arrière du char assyrien, ce qu'on distingue dans les représentations des bas-
reliefs, ce sont des dents de scie, destinées à repousser la main de l'ennemi, à l'empêcher
de saisir les montants du char et de l'escalader par ce côté. On s'explique cette précau-
tion; mais on a plus de peine à comprendre celte bande à l'aide de laquelle l'ennemi
pouvait. scmMe-t-il, essayer de retenir et d'arrêter le char.
 
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