Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0732

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
722

LA PHÉNICIE ET SES DÉPENDANCES.

inscriptions auprès des personnages, le combat d'Hercule contre le
lion de Némée. Sujet, légendes, images, tout ceci est purement grec;
l'aspect n'est plus du tout celui qui caractérise les ouvrages de l'in-
dustrie locale; comme plusieurs des objets que renfermait le caveau du
temple, ce vase doit avoir été importé du dehors ; il provient de quelque
fabrique des îles ou du continent hellénique '.

C'est par milliers que se comptent aujourd'hui, dans les musées,
les vases cypriotes; New-York en possède la suite la plus riche; Lon-
dres et Paris viennent ensuite. Nous avons eu à notre disposition les
originaux de Paris et de Londres, ainsi que les photographies des prin-
cipaux monuments de New-York. Nous avons, de plus, emprunté
beaucoup à des collections privées ; celles-ci contenaient des pièces
excellentes, que des amateurs distingués ont choisies et comme pré-
levées, en manière de prémices, sur les premiers lots d'objets cypriotes
qui aient été expédiés en Europe; plusieurs des vases que nous avons
tirés du cabinet de M. E. Piot ont été acquis par lui à Gypre même,
au moment où les fouilles venaient de les rendre au jour. Le seul em-
barras que nous ayons éprouvé, c'est donc celui de la richesse. Nous
n'avons pu reproduire tous les monuments qui auraient eu de l'intérêt ;
mais les ressources dont nous disposions nous ont permis de caracté-
riser chacune des variétés de cette industrie par un exemple clair et
topique; lorsqu'il y avait lieu d'hésiter entre plusieurs pièces, nous
avons reproduit de préférence les inédites. Assez de monuments ont
ainsi passé sous les yeux du lecteur pour que nous puissions essayer
de lui soumet Ire une définition des habitudes et des caractères de la
céramique cypriote.

Un premier trait qui distingue les produits des fabriques de l'île,
c'est leur aspect un peu triste, sans vifs contrastes ni notes gaies; la
terre n'y est jamais recouverte d'un de ces engobes qui donnent du
lustre aux surfaces. Fond et dessins, tout y est d'un ton terne et comme
décoloré. Dans les vases mêmes où la décoration est le plus compli-
quée, il n'y a guère, pour les figures, que deux couleurs d'employées,

1. Parmi les vases trouvés à Cypre, on peut en citer encore un autre qui n'est proba-
blement pas de fabrique cypriote. C'est celui qui est représenté dans Cesnola, Cyprus,
p. 410. L'ornement qui en décore l'épaule, cette sorte de guirlande faite de boutons
allongés et pendants, se retrouve, toute pareille et à la même place, sur beaucoup de
vases grecs à figures noires. Ce qui semble sortir des habitudes de la céramique grecque,
c'est le large dessin Uoral qui occupe la panse du vase, la place où les potiers grecs met-
taient d'ordinaire des figures. On a pourtant recueilli à Camiros un vase presque iden-
tique à celui-ci, qui est maintenant à Londres (Murray, dans Cyprus, p. 411); il serait
possible que l'exemplaire rapporté dé Cypre fùl de fabrique rhodiennr.
 
Annotationen