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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0735

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LA CÉRAMIQUE CYPRIOTE. 725

sieurs vases accolés versent leur contenu dans une môme embouchure.
A côté des formes logiques, c'est-à-dire de celles qui sont bien appro-
priées au service spécial que le vase est destiné à rendre, il s'en
trouve nombre d'autres dont la raison d'être ne se laisse pas deviner et
qui paraissent filles d'un pur caprice.

Avec le temps,chez les peuples qui, favorisés par les circonstances,
arrivent à la pureté du goût et au grand art, on abandonne la plupart
de ces formes qui ont pullulé pendant la période primitive; on ne
garde, il ne subsiste que celles qui sont à la fois les plus, élégantes et
les mieux combinées en vue de l'office à remplir. C'est ainsi que l'art
grec, au cours de ses deux ou trois plus beaux siècles, se contente
d'un nombre de formes très restreint; il les répète sans se lasser; il
fait porter tout son effort sur la décoration. C'est plus tard, seulement
lorsque la peinture sur vases est en décadence, clans la Grèce macédo-
nienne, que le potier s'avise de se travailler et de se tourmenter à
nouveau l'esprit pour contourner et pour compliquer ses formes, poul-
ies varier par un labeur incessant. De même que l'individu, l'art qui
vieillit se refait enfant; il finit comme il avait commencé.

Parle caractère que présentent la plupart de ses produits, la céra-
mique cypriote est donc surtout une céramique primitive. Sans doute,
quelques-uns de ses ouvrages, ceux où l'image tend à prendre la valeur
d'une représentation de la vie, établissent un lien entre elle et la céra-
mique grecque; mais ces vases y sont en très petit nombre. A la
prendre en gros, ce qui s'en rapproche le plus, c'est, dans le monde
ancien, la céramique de Théra et particulièrement celle à1 Hissarlik,
en Troacle; dans le monde moderne, à des siècles de distance, chez
des peuples qui se sont développés en tout isolement au fond de leurs
vallées sans chemins ou par delà l'Océan, on retrouve les mêmes pro-
cédés, avec des vases d'une physionomie presque pareille, chez les
Kabyles du Djurdjura, en Algérie, comme chez les indigènes du
Mexique et du Pérou, au temps de la conquête espagnole. Il y a quel-
ques années, au moment de la dernière Exposition universelle, ces
analogies me frappaient à chaque pas que je faisais dans les galeries
où étaient exhibés les produits de ces céramiques africaine et améri-
caine, les uns contemporains, les autres vieux de trois ou quatre cents
ans. C'est surtout avec les poteries péruviennes que la ressemblance
est vraiment singulière. Le décor rappelle celui des poteries cypriotes.
Au Pérou comme à Cypre, pas de glaçure brillante; le fond, toujours
terne, est souvent d'une couleur de crème sale qui se rencontre dans
 
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