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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0747

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LE VERRE. 737

Si, parmi les vases qui nous serviront à représenter l'œuvre de la
verrerie phénicienne, il en est plus d'un peut-être qui a été fabriqué en
Egypte, nous ne saurions prétendre non plus que tous appartiennent à
cette époque reculée dans les limites de laquelle nous aurions voulu
nous renfermer. La question de date a d'ailleurs ici peu d'importance.
De notre temps, les découvertes de la physique et de la chimie ont
souvent forcé telle industrie à changer ses procédés et h renouveler
tout son matériel dans l'espace de quelques années ; mais il n'en allait
pas ainsi dans l'antiquité, quand la science n'avait pour ainsi dire pas
commencé d'exister. Une fois trouvées, certaines formules et certaines
recettes servaient pendant de longs siècles ; certains tours de main se
transmettaient de génération en génération, sans que le fils changeât
rien à la pratique du père. Tout au plus arrivait-il, de loin en loin, que
l'esprit ingénieux d'un ouvrier introduisit quelque perfectionnement
de détail ; pour répondre à des goûts et à des besoins nouveaux, on
créait quelques modèles non encore essayés; mais on employait les
mêmes substances : le fond des méthodes restait toujours le même.
Tel échantillon que nous citerons peut bien être du temps où l'on par-
lait déjà grec à Tyr ; mais il n'en est pas moins le produit du dévelop-
pement autonome des fabriques orientales, et nous devions profiter de
l'occasion qui s'offrait à nous pour esquisser l'histoire de ce que l'on
peut appeler la période ancienne de l'industrie du verre. Nous avons
laissé de côté seulement les fabrications spéciales, les genres de verre
qui n'ont commencé de se produire que sous les successeurs
d'Alexandre, pour fleurir surtout au temps de l'empire romain. Ce que
nous sommes d'ailleurs en droit d'affirmer, c'est que, parmi les vases
que nous reproduisons, il n'en est pas un qui ne puisse remonter tout
au moins à l'époque où l'art grec ne faisait que de naître, où il subis-
sait encore l'ascendant des civilisations de l'Asie. La plupart de ces
types se sont rencontrés à Rhodes, dans la nécropole de Camiros. On
peut s'en convaincre en consultant, au Musée Britannique, le Journal
de Fouilles de Salzmann et en examinant les vitrines que remplissent
les collections formées par cet explorateur'. Les alabastres, les ampho-
risques, les petites œnochoés que l'on y voit présentent à peu près
loutes les variétés déforme, de dessin et de couleur que nous aurons
à décrire, et ces vases ont été recueillis dans des sépultures qui, d'après
le caractère des objets qu'elles contiennent, passent, parmi les archéo-

1. M. Frœhner a compté au Musée Britannique 68 vases de ce genre, qui proviennent
de Camiros.

TOME [II. 93
 
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