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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0748

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LA PHÉNICIE ET SES DÉPENDANCES.

logues, pour dater environ du huitième et du septième siècle avant
notre ère.

C'est sur les plages du Delta ou non loin d'elles qu'ont dû se fabri-
quer en Egypte les premiers verres; si la potasse se rencontre dans
tous les végétaux en plus ou moins grande abondance, on ne trouve
guère que sur les grèves marines ces plantes dont les cendres con-
tiennent une proportion de soude plus considérable ; or c'est la soude
ou la potasse qui, se combinant avec la silice et la chaux, constituent
le verre. Depuis une cinquantaine d'années, en Europe, on tire direc-
tement la soude et la potasse du sel marin 1 ; mais en Orient on
emploie encore le procédé qu'ont inventé les contemporains d'Ousour-
tesén, ou peut-être même ceux de Chéops. Sur les bords de la mer
Morte poussent en abondance des salsolacées (Arthrocnëmum fruti-
cosum); qui atteignent deux ou trois mètres de hauteur; vous voyez
souvent les Arabes occupés à couper ces tiges ligneuses; ils en font de
grands tas où ils mettent le feu, puis ils en recueillent les cendres,
qu'ils portent aux verreries d'Hébron2. Les Phéniciens ont dû, eux
aussi, utiliser les matériaux que la végétation semble ainsi préparer
pour l'usage de l'homme et qu'elle se charge de renouveler indéfini-
ment; mais ils ne s'en contentèrent pas. Est-ce, comme on l'a pensé,
la Phénicie qui a eu la première l'idée de substituer à ces cendres,
pour une partie tout au moins de sa fabrication, une base d'origine
minérale, le nitre ou salpêtre, comme on l'appelle vulgairement, Yazo-
tate ou nitrate de potasse, comme disent les chimistes3? L'Egypte, où
cette substance ne manque pas, avait-elle déjà réalisé ce progrès4?
Nous l'ignorons ; mais il est certain que les Phéniciens employaient le
salpêtre, procédé qui constituait peut-être une économie et qui, de
toute manière, donnait un verre d'une plus belle qualité5. Les verres où
il entre de la soude, comme en contiennent toujours les cendres végé-
tales, ne sont jamais d'une pâte aussi limpide que ceux qui ne contien-
nent que de la potasse. On attribuait aussi la supériorité des produits

1. C'est au Français Leblanc qu'est due cette invention. Le procédé d'extraction dont
il est l'inventeur a été notablement perfectionné dans ces dernières années.

2. Loktet, la Syrie d'aujourd'hui.

■\. Frœhner, la Verrerie antique, p. "2(5.

4. L'Egypte a, dans des lacs situés à l'ouest du Nil, le natron ou carbonate de potasse
naturel.

',). « Le fleuve Bélus, dit Tacite (Hist. v, 7), se jette dans la mer judaïque. Autour de
son embouchure, on produit le verre en soumettant à l'action du feu un mélange de
sable et de nitre. Ce rivage, d'une médiocre étendue, est inépuisable. » Pline. (XXXVI, 191)
mentionne aussi le nitre comme concourant avec le sable à donner le verre.
 
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