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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0753

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LE VER H E.

743

A ce point de vue, nous appellerons l'attention sur une ampho-
risque (pl. VIII, fig. 3) et surtout sur deux élégantes œnochoés (pl. VIII,
fig. 1 et pl. IX, fîg. 2). Le galbe même de ces vases, les courbes
gracieuses du bec et celles de l'anse, tout indique ici une époque plus
avancée, où le goût est plus fin, où le verrier n'est plus arrêté par
aucune difficulté d'exécution.

Avant même d'être arrivée à cette souplesse et à cette distinction
de la forme, cette industrie savait déjà teindre sa pâte de couleurs
vives et franches; elle excellait à juxtaposer des tons qui, par leur _ju
rencontre, fussent agréables à L'œil. Ce n'était pas que sa palette fût
très variée. Il y a quatre ou cinq couleurs qui dominent de beaucoup ;
c'est le blanc, le jaune, le vert, le bleu et le brun. Le rouge ne se
rencontre que par exception; au contraire, le bleu revient sans cesse.
C'était la couleur de prédilection des émailleurs de l'Egypte et de
l'Assyrie; ce sera plus tard celle qu'emploieront le plus volontiers les
faïenciers de la Perse moderne. Les verriers phéniciens n'avaient pas
pour elle un goût moins marqué, préférence que l'on s'explique par
l'agrément de cette teinte, tout ensemble éclatante et douce.

Ces colorations étaient obtenues au moyen d'oxydes métalliques.
Le cobalt et peut-être aussi le cuivre donnaient le bleu; c'était en tout
cas ce dernier métal qui fournissait les verts; on lirait du manganèse
les bruns, les noirs et les violets; l'oxyde de fer pouvait donner le
jaune. Ce devait être à l'aide d'un oxyde d'étain que Ton arrivait
à ces tons laiteux et nacrés qui font la beauté de l'un de nos alabastres
(pl. IX, fîg. 1) 1 ; cette pièce est d'ailleurs d'une rareté excessive et l'on
peut en dire autant de l'œnochoé que renferme la même planche
(fig. 2). L'artisan y a reproduit avec succès, dans le verre, les rubans
et les teintes indéfinissables de l'agate. On rencontre aussi des vases
où se trahit la pensée d'une autre imitation ; le fond y est couleur
d'ambre jaune.

Tous les vases qui présentent les caractères que nous venons de
décrire sont ou des flacons à parfums, ou de petites amphores et des
aiguières qui, avec leurs très faibles dimensions, ne pouvaient guère
être que des objets de luxe; on ne faisait pas de coupes en verre
translucide et coloré, pour l'usage de la table; du moins il n'a rien été
retrouvé de pareil clans les tombes où ce verre se rencontre en grande

I. Une faillie dose de phosphate de chaux donnerait, dit-on, la même teinte; niais
nous ne savons si les anciens ont employé, comme principe colorant, cette matière si
commune.
 
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