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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0758

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7-48

LA PHÉNICIE ET SES DEPENDANCES.

exposées à bien des hasards; sur des objets aussi fragiles, le déeliei
devait être considérable ; pour qu'ils eussent profit à soumettre les
vases de verre aux chances de pareil voyage, il fallait que ces mar-
chands fussent assurés de tirer un beau bénéfice de la partie de leur
cargaison qui échapperait à la casse.

Quoique 1res ancienne en Egypte, cette industrie ne dut commencer
à répandre ses produits hors de la vallée du Nil qu'assez tard, quand
les Phéniciens se furent chargés de placer d'abord les denrées qu'ils
trouvaient sur les marchés égyptiens, puis bientôt après celles qu'ils
avaient eux-mêmes fabriquées. Alors même que les Grecs et les Ita-
liens eurent vu et touché des vases et des bijoux de verre, ils durent
continuer encore, pendant plusieurs siècles, à ne pas avoir une idée
très nette des propriétés et de l'origine de cette matière; ils durent la
confondre tantôt avec les gemmes et tantôt avec les terres émaillées.
C'est ce qui explique qu'elle n'ait eu, ce semble, que fort tard, dans
les langues aryennes, des noms qui lui fussent propres; ceux qu'on lui
donne, dans ces idiomes, diffèrent d'une langue à l'autre; ils n'appar-
tiennent pas au fonds primitif et commun; ils n'ont pas non plus,
comme par exemple le nom de la pourpre, été puisés à une même source
étrangère. Au temps d'Homère, il n'y avait peut-être pas encore, chez les
Grecs, d'expression qui s'appliquât particulièrement au verre1; en tout
cas, c'est chez Hérodote seulement qu'apparaît pour la première fois le
motueloc ou OaVjç, qui, dans la langue classique, désigne cette substance.

dans les plus vieilles tombes de Cumes et de S)7racuse. Helbig, Das Ilomerischc Èpos ans
den Benhmâlern erîâutert. Archxologischc Tinter suchung en (8°, Leipzig, Teubner, 1884),
p. 16, 65 et 60.

1. Le poète paraît avoir désigné par le ternie de xââyaç ce verre bleu qui donnait
l'émail des faïences vernissées de l'Egypte- et de la Phénicie. Voir à ce sujet les observa-
tions de M. Helbig (Das Eomensche Epos, p. 79-82). Ce sont des pains de ce verre bleu qui
sont représentés, empilés dans une corbeille, aux deux côtés du registre supérieur de la
peinture qui, dans la tombe de Rekhmara, représente le tribut des Kéfa ou Phéniciens
(fig. 542). 11 est curieux, comme le remarque M. Helbig, que, dans son Traité des pierres
(§ oo), Théopbraste rappelle justement ce fait, que les Phéniciens payaient à leurs maîtres
(l'écrivain ne dit pas auxquels) une redevance en xûavoç, partie en xùavoç qui n'avait pas
passé par le feu, et partie en xùavoç qui sortait du creuset (tcO [xèv à-ûrjov, xoO 8s
-KîTTjpwuivou). Le xùavoç a-'jpoç, c'était, réduit en poudre ou servi par morceaux tels que
les fournissait le commerce, le lapis-lazuli, qui venait des environs de la mer Caspienne ;
le TïcTïupwu-évoç, c'était le verre bleu. Le premier est appelé scythique par Tbéophraste,
tandis qu'il nomme le second égyptien, et le désigne expressément comme axsuaaTÔ;,
c'est-à-dire « artificiellement préparé ». Sans donner aucun détail, l'écrivain grec men-
tionne un troisième xùocvoç, le cypriote. Il est possible que celui-ci fût un minerai de cuivre
tel que Yazurite ; cette substance, d'une magnifique couleur bleue, se rencontre, mais
toujours en assez petite quantité, dans les filons de cuivre, et l'on sait quelle quantité
de ce métal produisait et exportait l'île de Cypre.
 
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