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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0770

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7 HO

LA PHÉNICIE ET SES DÉPENDANCES.

des actes qu'ils accomplissent. Ce qu'il y a mis, ce n'est pas « une suite
de sujets de fantaisie détachés, arbitrairement choisis, capricieusement
groupés; ce n'est pas un pêle-mêle d'hommes, d'animaux, de chars et
d'objets divers; c'est un conte en images, une idylle plastique, une
petite narration aussi simple qu'ingénieusement figurée, qui a un com-
mencement, un milieu et une fin1... » L'orfèvre phénicien y a large-
ment employé l'artifice qu'on retrouve en usage à toutes les époques,
dans l'antiquité orientale, dans l'antiquité classique, au moyen âge, de
nos jours même dans l'imagerie populaire et jusque chez les peuples
sauvages : La répétition des acteurs pour exprimer la succession et la
variété des actes. « Ce premier principe établi, dit M. Glermont-Gan-
neau, j'ai pu opérer sans peine le déchiffrement de ce texte iconogra-
phique, qui était demeuré lettre close pour le premier éditeur du
monument, M. Helbig. J'ai reconnu que nous étions en présence d'un
récit continu, qui, bien qu'aucune division ne soit marquée,se partage
en neuf scènes distinctes. Voici l'histoire en abrégé :

« 1. Un héros armé quille le matin un castel ou une ville murée;
il part en chasse, monté sur un char que conduit un cocher; au-dessus
de sa tête est étendu le parasol, insigne de son haut rang et défense
contre la chaleur du jour; un carquois est attaché au fianc du char'2.

2. Apercevant un cerf sur une colline, le chasseur met pied à terre et
laisse le cocher seul avec l'attelage qui s'est arrêté; il s'avance sans
bruit, s'embusque derrière un arbre et décoche une tlèchc à l'animal.

3. Lo bête est touchée; le chasseur s'élance et s'en empare. 4. Après
la chasse, la halte. Nous sommes dans un bois, où des palmiers sont
mêlés à d'autres arbres. Les chevaux dételés mangent, sous la surveil-
lance du cocher, à côté du char penché en arrière, le timon en l'air.
On prépare ainsi le repas, dont le cerf fera les frais principaux et
dont l'artiste ne nous montre que le prélude religieux. 5. Le chasseur,
assis sur un siège portatif, que couvre le parasol, appelle sur les mets
la bénédiction de ses dieux, et ceux-ci, représentés par la lune et par
le disque solaire aux larges ailes éployées, viennent, conformément à
l'idée que nous retrouvons chez tous les peuples anciens, dans le rite du
sacrifice, se nourrir des fumées de la graisse qui grésille sur les char-
bons ardents. 6. Le repas terminé, le chasseur remonte dans son char
pour retourner chez lui. A ce moment, il est attaqué parmi énorme
singe velu qui l'épiait déjà dans la scène précédente, caché dans une

1. Glermont-GanneaU, l'Imagerie phénicienne, p. x.

2. Voir figure 528 et p. 719.
 
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