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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0771

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LA METALLURGIE ET L'ORFÈVRERIE. 761

caverne, au pied d'une montagne sur laquelle broutent un cerf et un
lièvre1. Le chasseur est perdu... Mais la divinité sauve par un miracle
Fliomme pieux qui vient de remplir ses devoirs envers elle ; une déesse
ailée enlève dans les airs chasseur, cocher, char et chevaux. 7. Le
coup une fois évité, le char a été reposé sur le sol, et l'attelage se
lance à la poursuite du méchant singe. Le monstre est atteint et ren-
versé par les chevaux. 8. Le chasseur descend alors de nouveau, et,
d'un coup de masse d'armes, il achève l'animal. Un oiseau de proie
plane au-dessus du groupe; il aura sa part de la dépouille. 9. Après
cet exploit, notre homme remonte dans son char et arrive au castel
qu'il a quitté le matin. »

« Ici se termine la journée de notre héros. Nous avons fait ainsi le
tour complet de cette coupe qui aurait pu être chantée par Homère ou
Théocrite, tout aussi bien que fournir à Perrault la matière d'un de ses
contes2. »

La fable que l'orfèvre phénicien a mise en images modifie son allure
après le tableau du sacrifice. Jusqu'alors ce n'était qu'une succession
de scènes de la vie réelle, d'un intérêt ordinaire, bien que soutenu; à
partir de ce moment, le tragique et le merveilleux s'y introduisent ; on
craint pour les jours du héros et c'est une intervention surnaturelle
qui l'arrache au péril. On remarquera que cette seconde partie, d'un
caractère différent, lient sur la coupe juste autant de place que la pre-
mière. Tout s'accorde donc pour bien marquer celte division générale
en deux morceaux distincts, en deux grands actes3. On comprend

1. Ce détail du singe aux aguets dans son repaire n'est pas très net dans notre gra-
vure ; nous renvoyons à la planche I de M. Clermont-Ganneau; on y distinguera mieux
cette grosse tête simiesque, qui remplit toute l'ouverture de la grotte. Il est difficile de
dire ce qu'est au juste l'objet en forme de crosse qui semble sortir de la bouche du singe
et qui va presque toucher le pied de l'autel. On pourrait songer a la poignée d'un bâton
sur lequel l'animal s'appuierait, suivant l'habitude de certains singes anthropomorphes,
quand il se dresse sur ses membres postérieurs. L'image que nous donnons de cette coupe
est tout à fait indépendante de la planche de l'Institut de correspondance archéologique,
qu'a reproduite M. Clermont-Ganneau; elle a été gravée avec grand soin, d'après une
très belle photographie que M. Fiorelli avait envoyée à la commission du Corpus et qui
nous a été communiquée par M. Renan; elle donne le relief des figures, que le graveur
romain avait omis d'indiquer; s'il se trouve ainsi que les ombres portées obscurcissent
certains détails, l'effet général de cette pièce d'orfèvrerie est beaucoup mieux rendu.

2. Clermont-Ganneau, l'Imagerie phénicienne, p. xi-xn. Nous avons reproduit l'analyse
sommaire que donne l'auteur dans son introduction, mais en y faisant entrer certains
détails que nous avons empruntés à la description minutieuse qui remplit le chapitre I du
mémoire. Nous renvoyons à cette description et aux éclaircissements qui l'accompagnent
ceux qui éprouveraient quelques doutes; ceux-ci seront certainement levés par une lecture
attentive de ces pages.

3. Clermont-Ganneau, l'Imagerie phénicienne, p. 28-29.

tome in. 96
 
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