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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0782

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772

LA PHÉNICIE ET SES DÉPENDANCES.

Près de lui, dans la frise principale, on voit aussi paraître un animal
imaginaire, le griffon, et par là même l'ensemble du tableau prend un
autre caractère; on se sent transporté dans le monde surnaturel, dans
celui de la poésie et du mytlie. Il n'y a point ici, comme dans la frise
correspondante de la coupe de Caeré, une action suivie, un groupe
principal auquel se relient les autres personnages: l'image se décom-
pose en douze groupes qui n'ont entre eux d'autre rapport que de
représenter les épisodes divers d'une même lutte. On distingue deux
acteurs, dont chacun est six fois répété. L'un est trapu, barbu, et vêtu
de la peau du lion; nous y reconnaîtrons ce divin chasseur qui a
d'étroites affinités avec Bes et que l'on peut appeler l'Hercule phé-
nicien (fig. 295, 296, 386)]; l'autre, plus élancé, les cheveux longs,
paré d'un double collier, sans autre vêtement que la shenti, rappelle
les figures royales des peintures thébaines; nous ne savons quel nom
lui donner. Hercule est partout en lutte contre le lion; quant à l'autre
héros, il a pour adversaire deux fois le lion, et quatre fois un griffon
ailé, qu'il perce de son épée. La variété ne manque point; aucun
groupe n'est répété plus de deux fois; il y a donc en tout six motifs
différents; tantôt le héros lutte contre l'animal à demi dressé, ou déjà
renversé la tête en bas ; tantôt il est vainqueur ; il a chargé sur
son dos la lionne qu'il a tuée. Un de ces groupes offre une dispo-
sition dont je ne connais pas d'autre exemple; l'Hercule dont le bras
droit supporte la lionne jetée en travers de ses épaules tient par le cou,
de la main gauche, un oiseau qui ressemble à une grue.

La frise intérieure est conçue dans le même esprit; les griffons et
les sphinx ailés s'y succèdent, la patte posée sur la tête d'un homme
étendu à terre. Enfin, au milieu, c'est ce thème que nous a déjà offert
la coupe d'Esmunjaïr (fig. 36), c'est un pharaon, armé de la massue et
de l'arc; debout sur le globe ailé, il a le bras levé sur ses ennemis
agenouillés qu'il tient par leur chevelure. On reconnaît tout d'abord
ce symbole de la puissance et du triomphe militaire, que les sculpteurs

un homme du pays, Hadji-Giorghi, qui fut plus tard un de ses meilleurs ouvriers; il y en
avait alors une douzaine, qui, de main en main, arrivèrent au bazar de Larnaca, où elles
furent achetées par un orfèvre. Celui-ci en avait déjà brisé et fondu dix, quand les deux
qui restaient furent aperçues dans sa boutique par M. Tastu, consul de France; il les
acheta au poids, et les céda, peu de temps après, à M. de Saulcy, qui passait par Cypre,
se rendant à Jérusalem (1851). Celui-ci en devina tout d'abord la valeur; à son retour en
France, il les donna au Musée. Dès 1853, M. de Longpérier en signala tout l'intérêt et en
établit le vrai caractère dans un article de YAthenzeum français (1853, p. 413-444). 11 les a
décrites et figurées plus tard dans le Musée Napoléon III, pl. X et XI.
\. Voir plus haut. p. 366 et suivantes.
 
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