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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0787

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LA METALLURGIE ET L'ORFEVRERIE.

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groupe dont la plus grande partie a été supprimée par la fracture
paraît être une répétition de celui du scarabée.

Il n'y a pas lieu d'insister sur cette série hybride d'images d'un
caractère religieux, empruntées les unes à l'iconographie traditionnelle
de l'Egypte et les autres à celle de l'Assyrie. Ce qui nous intéresse
surtout ici, c'est la frise extérieure, qui représente le siège d'une
ville. Cette ville est-elle Amathonte, comme on l'a prétendu en s'ap-
puyant sur des considérations de topographie et d'histoire, et l'artiste
aurait-il voulu figurer le siège que la ville aurait eu à subir quand elle
fut attaquée, en l'an 500, par les Grecs de l'île, ligués contre la Perse
sous le commandement d'Onésilos1? Ce n'est pas impossible; mais les
raisons alléguées à l'appui de cetle hypothèse n'ont aucune valeur. La
ville fortifiée est figurée d'une manière toute conventionnelle ; c'est
quelque bas-relief assyrien qui a fourni le type de cette image ; on
retrouve ici le même manque de proportion entre les hommes et les
bâtiments ; les défenseurs de la place, dont le buste fait saillie au-dessus
des créneaux, sont plus grands que les tours2. On croit reconnaître des
guerriers grecs dans le groupe des assaillants de droite, et, en effet,
leurs boucliers armoriés, leurs courtes cottes de mailles et leurs cas-
ques à haut cimier ne répugnent pas à cetle hypothèse, quoiqu'il soit
surprenant qu'ils n'aient pas de cnémides; mais un des assiégés ace
même casque et ce même bouclier; de plus, on est obligé d'avouer que
les assaillants de gauche ont tout l'air d'Africains ; ils sont à demi
nus, et les boucliers minces à pointes saillantes, qui les abritent mal,
ne peuvent guère être que de légères claies d'osier. A côté d'eux, ces
hommes qui coupent des arbres ont le costume égyptien. Enfin, les
archers de droite ne surprendraient pas si on les trouvait dans un bas-
relief assyrien, et les cavaliers qui, des deux côtés, arrivent au galop
sont coiffés de ce bonnet ovoïde que portent beaucoup de statues
cypriotes (fîg. 349, 350, 351, 353, 354). Un bige, dont nous n'avons
que la partie antérieure, n'est pas pour nous étonner; nous avons dit
quel rôle le char jouait dans les batailles cypriotes.

Cette diversité des costumes et des équipements est difficile à
concilier avec l'hypothèse suivant laquelle on aurait ici le tableau de
la lutte engagée entre les Phéniciens d'Amathonte, qui tiennent pour
le roi de Perse, et les Grecs insurgés, qui se sont alliés aux Ioniens
d'Aristagoras et d'IIistiée ; on pourrait reprocher à l'artiste de n'avoir

1. Ceccaldi, Monuments antiques de Cypre, p. 146-147.

2. Histoire de l'Art, t. 11, li-. 00, 213 et 219.

tome iii. 98
 
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