Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0788

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
778

LA PHÉNICIE ET SES DEPENDANCES.

pas cherché dans le contraste du vêtement et de l'armure un moyen
de traduire sa pensée assez clairement pour que personne ne s'y pût
méprendre. Il faudrait ici des indications plus précises pour donner
quelque vraisemblance à une conjecture qui ne s'accorde pas avec ce
que nous savons de ces coupes, objets mobiles entre tous, que le com-
merce portait si loin des lieux où elles avaient été fabriquées. Ce qui
est beaucoup plus probable, c'est que le ciseleur n'a eu d'autre pensée
que de montrer à ceux qui auraient son œuvre sous les yeux une scène
de guerre, avec les différents épisodes qu'elle comporte. On a voulu
voir, clans les chars et les cavaliers qui arrivent au galop, l'armée de
secours d'Artybios, le satrape perse, qui vient dégager Amathonte, et,
partant de celte idée préconçue, on a mal expliqué le groupe qui se
trouve à gauche de la forteresse ; on y a vu des soldats occupés à faire
un abatis de troncs et de branchages pour arrêter la cavalerie qui
vient prendre à dos les assiégeants. Tout ceci est pure rêverie ; les dé-
fenseurs de la ville assiégée sont renfermés derrière leurs murs, du
haut desquels ils résistent vaillamment, et toutes les autres figures
représentent les différents corps de l'armée d'invasion. Ici, c'est une
escouade qui a dressé les échelles et qui tente l'assaut; là, pour mieux
ruiner cet ennemi dont la forteresse résistera peut-être à toutes les
attaques, on fracasse, on couche sur le sol, à grands coups de hache,
les oliviers et les palmiers qui faisaient sa richesse1. Les archers
lancent de loin leurs flèches contre les têtes qui se montrent au-dessus
du parapet ; enfin les cavaliers et les chars de guerre se hâtent pour
prendre part à d'autres combats, une fois que sera tombé l'obstacle
qui arrête pour le moment les pas des envahisseurs. Nous passons en
quelque sorte la revue des forces qui font campagne et, sans grand
souci de la vraisemblance historique, l'artiste a pris plaisir à varier,
autant que possible, les costumes et l'armement de ses personnages ;
il y a mis, un peu au hasard, les principaux types dont il avait
connaissance; hoplites grecs, archers assyriens, cavaliers cypriotes,
Africains armés à la légère, il a tout mêlé pour mieux amuser le
spectateur.

Avec la palère d'Amathonte, on assiste tout ensemble à certaines
opérations de guerre et au défilé de celle des troupes qui ne sont pas
engagées. C'est seulement une marche militaire que représente la frise

i. Cette destruction des récoltes et des plantations d'arbres à fruits est souvent repré-
sentée dans les bas-reliefs assyriens. Cliez les Grecs aussi, cette opération entrait dans Je
programme de toute invasion; il y avait un mot spécial, SevSpoxoTmv, pour la désigner.
 
Annotationen