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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0792

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782

LA PHKNIGIE ET SES DÉPENDANCES.

les adoratrices de la déesse; car il n'y a là que des femmes; partout la
môme calotte basse, posée sur une chevelure qui tombe en longues
tresses derrière le dos; partout une robe qui descend jusqu'à la cheville.
La première de ces fidèles, sans doute une prêtresse, a en mains deux
objets : l'un, de forme triangulaire, ressemble à un sistre mal dessiné;
dans l'autre, on reconnaîtrait volontiers le simpulum, c'est-à-dire
l'espèce de cuiller avec laquelle on puisait, dans le cratère ou dans tout
autre vase, le liquide qui devait servir à la libation. Ici, ce liquide est
peut-être contenu dans les deux grandes bardaques qui sont supportées
par une seconde table. A gauche de ce meuble, six femmes, qui se
donnent la main, exécutent une de ces danses sacrées que représentent
aussi maints de ces groupes en pierre ou en terre cuite dont nous avons
donné un échantillon (fig. 399). Peut-être y en avait-il plus de six; un
morceau de la coupe a été brisé; il manque deux personnages et la
moitié d'un troisième. Après la lacune, nous voyons trois musiciennes,
dont les instruments jouaient l'air au son duquel s'accomplissaient en
cadence les mouvements de cette ronde liturgique. La plus rapprochée
de la déesse souffle clans la double flûte; la suivante pince les cordes
de la harpe, la troisième frappe sur le tympanon.

Si, dans la configuration de celte coupe, il n'y a rien, sauf la figure
même de la déesse, qui ne puisse avoir été pris sur la réalité, l'élément
fantastique reparaît dans un monument qui appartient aujourd'hui au
musée du Varvakeion, à Athènes (fig. 550)1.

Ce qui, dans ce vase, a surtout attiré l'attention des savants, c'est
l'inscription que l'on y a découverte ; elle est gravée à la place ordi-
naire, près du rebord, à l'extérieur, et on la lit ainsi : « A Nagid, fils
de Mépha. » Elle est en caractères araméens qui paraissent plus récents
que ceux des coupes de Nimroud ; on les attribuerait volontiers au
sixième siècle. Les éditeurs du Corpus arriveront peut-être à une cléter-

1. Cette coupe a été publiée et décrite pour la première fois par Euting, à la suite de
sou mémoire intitulé Punische Stcine (dans les Mémoires de l'Académie des sciences de
Saint-Pétersbourg, vn° série, t. XVIT, n° 3, 1872). Elle y est décrite p. 33 et figurée dans
la planche XL. Nous n'avons pas reproduit la planche d'Eùtirig, parce que c'est un simple
trait, où certains détails ont disparu, tandis que d'autres ont été mal interprétés. Notre
figure 550 a été établie d'après une photographie qui nous avait été envoyée d'Athènes;
nous l'avons étudiée à la loupe avec le dessinateur, et nous pouvons garantir l'exactitude
de la reproduction. Le graveur a peut-être seulement donné à la coupe un aspect un peu
trop neuf, il l'a en quelque sorte restaurée; tous les traits qu'il a marqués sont ou du
moins étaient sur l'original ; on les retrouve dans une au moins des figures symétriques
et parallèles; mais ils n'ont pas conservé partout la netteté qu'ils présentent ici. On ne
sait pas bien où a été trouvée la coupe; on parle d'Olympie; mais cette provenance,
paraît-il, n'est pas certaine.
 
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