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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0797

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LA MÉTALLURGIE ET L'ORFÈVRERIE.

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quand l'occasion s'en présenterait, ce trait curieux, qui répond bien
à ce que l'histoire nous apprend des habitudes et des goûts de la sociélé
cypriote.

Nous avons passé en revue les plus intéressantes de ces coupes,
celles où, malgré le caractère conventionnel du style, on est en droit
de chercher soit la transcription graphique de quelque conte popu-
laire, soit un tableau qui reproduise quelqu'un des aspects de la vie
orientale, ses chasses, ses batailles et ses pompes militaires, les rites
et les fêtes de ses différents cultes, ou bien enfin ses divertissements et
ses plaisirs de tous les jours. D'ailleurs, nous l'avons constaté, dans
celles mêmes de ces coupes où se marque le mieux l'intention de
réfléchir, plus ou moins fidèlement rendue, une des faces de la réalité,
il reste toujours beaucoup de place pour tout le bric-à-brac, — que l'on
nous passe cette expression familière, — des monstres factices et des
types composites que l'imagination orientale avait créés et qu'une lon-
gue pratique avait consacrés. A vrai dire, les deux éléments sont par-
tout mêlés; seule la proportion varie. Voici, par exemple, une coupe
d'argent doré trouvée à Curium (fîg. 552), que nous pouvons prendre
comme spécimen de la prédominance des formes vides, comme nous
les avons appelées.

Au centre, c'est le groupe sempiternel du génie ailé, en costume
assyrien, qui terrasse le lion (fîg. 548). Dans la zone principale, celle du
pourtour, l'artiste a réuni presque tous les motifs que nous avons ren-
contrés sur les autres coupes, tantôt occupant, au milieu, la place
d'honneur, tantôt distribués dans les bandes circulaires. Ainsi, dans
cette frise, l'œil reconnaît tout d'abord le groupe du roi brandissant sa
massue sur la tête de ses ennemis (fîg. 36, 543 et 546). Devant lui, le
dieu à tête d'épervier qui salue et bénit la victoire du pharaon, et, par
derrière, l'écuyer chargé d'un cadavre. Adroite et à gauche, deux héros,
dans des attitudes qui ne nous sont pas moins connues (fig. 546, 548
et 550), domptent et tuent des griffons. Puis, d'un côté, on a deux grif-
fons affrontés, que sépare une palmette (fîg. 76, 435) \ et, de l'autre,
une figure de femme ailée, tout égyptienne de costume et de style,
qui fient deux fleurs de lotus2. En continuant clans le même sens, on
trouve encore, dressés sur leurs membres postérieurs et appuyés à des
palmettes toujours pareilles, deux sphinx ailés, auxquels succèdent

\. Histoire de l'Art, t. H, flg. 138 ët 139.
2. Ibidem, t. I, fig. 531.
 
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