Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0810

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
800

LA PHÉNIG1E ET SES DÉPENDANCES.

clans cette série d'ouvrages et nous avons essayé d'en déterminer la
valeur; il nous reste à jeter un coup d'œil sur l'ensemble des travaux
qui sont sortis de ces ateliers; nous avons à nous rendre compte des
conditions dans lesquelles cette industrie s'exerçait et des méthodes
qu'elle suivait; nous voulons juger des défauts et des mérites de l'exé-
cution; enfin, il importe de savoir si ces fabriques ont beaucoup pro-
duit et en quelle quantité ces objets ont été répandus par le commerce
dans tout le bassin de la Méditerranée; ce sera le moyen d'apprécier
l'influence qu'ils ont pu avoir chez les peuples qui les admiraient et
qui les achetaient, sur les progrès de l'art et sur le développement des
idées.

Le premier phénomène qui nous frappe, dans ces vases, c'est ce
mélange perpétuel des formes égyptiennes et des formes assyriennes
qui nous a paru caractériser d'une manière générale toute l'œuvre de
l'industrie phénicienne. Nous avons, au passage, fait remarquer plus
d'une fois comment se juxtaposaient, dans une même coupe et parfois
dans une même frise, les types créés par un des deux arts (fig. 546,
547, 550); l'artiste, il est facile de le voir, puisait indifféremment à
ces deux sources. Cependant c'est encore l'Egypte qui fournissait le
plus; on en a la preuve dans ce fait que sur plusieurs de ces vases sont
gravés des hiéroglyphes égyptiens, tantôt enfermés dans des cartouches,
tantôt groupés en bandes droites ou circulaires (fig. 36)1, tandis que
nulle part on n'y a encore aperçu de caractères cunéiformes. Ceux-ci
étaient connus des Phéniciens; mais, d'une part, la Phénicie tenait
par des liens bien plus étroits à l'Egypte qu'à l'Assyrie. Les Assyriens
n'ont paru que tard sur la scène, entre le Liban et la mer; ils s'y sont
montrés en ennemis, en conquérants avides et durs. L'Égypte avait,
au contraire, été la première éducatrice de la Phénicie, et celle-ci
avait toujours accepté la suprématie de la grande monarchie africaine
avec une docilité dont elle était amplement payée par les profits qu'elle
y trouvait. Une autre raison, qui est peut-être la principale, c'est que
l'écriture égyptienne, toute en images, se prêtait mieux que les clous
de l'alphabet oriental à remplir les vides du décor; elle amusait
davantage l'œil, en lui offrant encore, à côté des figures principales,
de plus petites figures qui, sous la forme abrégée et conventionnelle
que leur avait donnée le dessinateur égyptien, gardaient encore un
contour élégant et beaucoup de justesse dans le mouvement. Enfin,

1. Il y a des cartouches sur la coupe de Salerne.
 
Annotationen