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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0811

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LA M EÏA LLU .'! G [fi ET L' 0 il F E V RE rl ! E. 801

jusqu'au triomphe définitif de l'Hellénisme, c'est l'Egypte qui, dans
tout ce monde de l'Occident où l'on s'essayait h l'apprentissage de la
vie policée, avait le plus de prestige et donnait le ton, comme le feront
plus tard Milet, Corinthe et Athènes ; en couvrant leurs coupes de
personnages, de groupes et de caractères empruntés à l'Egypte, les
Phéniciens avaient toute chance de réussir à les faire passer pour des
marchandises égyptiennes et, par suite, d'en tirer un meilleur prix.

Aujourd'hui nous ne nous laissons plus prendre à ces contrefaçons.
Comme on s'en est aperçu depuis qu'on lit l'écriture égyptienne, les
hiéroglyphes qui donnent un sens sont très rares sur les monuments
phéniciens. La plupart du temps les artisans de Tyr ou de Garthage
copiaient, à l'aventure, les premiers signes venus, de même que nos
ornemanistes du moyen âge ont souvent peint ou sculpté des inscrip-
tions arabes et que, sur leurs vases, les faïenciers de Delft ont quelque-
fois transcrit des groupes entiers de caractères chinois. S'il est un
monument où les hiéroglyphes tiennent une grande place, c'est bien
la coupe au nom d'Esmunjaïr (tig. 36). Or voici ce que dit à ce sujet
M. Maspero, dont l'avis avait été demandé par M. Renan : « Ces signes
ne forment aucun texte suivi. Ce sont des signes ou même des mots
complets pris au hasard et juxtaposés sans souci du sens : pleurer, roi
des deux Egyptes, etc. D'espace en espace, pour carrer les groupes,
le graveur a dessiné la lettre qui est formée de deux: plumes dressées.
Les cartouches ne renferment que des signes intraduisibles dont la
réunion ne produit aucun nom... Les hiéroglyphes sont de bon style.
Pourtant le graveur a déformé certains signes ou groupes. L'ensemble
de la décoration et la forme des signes rappellent le style de la vingt-
sixième dynastie »

Les ouvriers qui fabriquaient ces coupes devaient avoir en main
des cahiers qui renfermaient des pages d'inscriptions égyptiennes. On
y prenait tantôt des signes entiers, tantôt de simples cartouches, sui-
vant que l'on voulait donner à la coupe une physionomie égyptienne
plus ou moins marquée. Si Ton procédait ainsi pour de simples acces-
soires, à plus forte raison en était-il de même pour les figures propre-
ment dites. C'est ce que laisse deviner le fréquent retour des mêmes

i. Corpus inscriptionum semiticarum. Pars F, p. 210. Dans les noies qu'il avait fournies
à l'article de M. Renan dans la Gazette arcjiéologique de 187G (p. 15}, M. Maspero ajoutait
une remarque qui a son importance; il faisait observer que le graveur n'avait introduit
ici aucun des signes qui n'apparaissent dans les inscriptions qu'après la vingt-sixième:
dynastie; c'est là un indice d'assez haute antiquité.

TOME III, 10!
 
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