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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0812

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802

LA PHÉNIGIE ET SES DÉPENDANCES.

images. Mettez de côté les coupes qui n'ont pour tout décor que des
dessins géométriques, des guirlandes, des arbres et des fleurs, des
quadrupèdes et des oiseaux; ne prenez que celles où il y a des per-
sonnages; une douzaine environ de patères sont dans ce cas1. Or il est
tel groupe, comme celui du Pharaon qui lève sa masse d'armes sur la
tête des ennemis agenouillés, que nous voyons reparaître jusqu'à six
fois dans un si petit nombre de monuments (fîg. 36, 543, 546, 552)2.
Tel autre se rencontre deux ou trois fois dans la même série ; il en est
ainsi du génie ailé qui plonge son glaive dans le flanc du lion (fîg. 548,
552), du jeune héros qui perce de sa lance .un griffon (fîg. 546^ 548,
550, 552) et du sphinx ou du lion qui pose sa patte sur le corps d'un
homme (fîg. 544, 546, 552)3. D'une coupe à l'autre, comme nous
l'avons fait remarquer au cours de la revue que nous avons passée,
chacun de ces motifs change de place et d'importance ; ici, à lui seul,
il remplit le médaillon central ; là il ne joue plus qu'un rôle secondaire ;
il se rapetisse pour entrer dans l'une des frises et pour y figurer à côté
d'autres groupes.

En notant ces répétitions, en étudiant le mécanisme de ces substi-
tutions, nous arrivons à comprendre comment l'orfèvre phénicien opé-
rait, comment il composait son décor. Dans un coin de son atelier, il
avait ce que nous appellerions des cartons; il les ouvrait, quand il
avait à dessiner l'ornementation d'une coupe, et il faisait son choix
entre les modèles, entre les patrons qu'elle renfermait. S'agissait-il
d'une histoire ayant une suite et un sens, comme celle que nous avons
intitulée la Journée du chasseur (fîg. 543), il se contentait de copier
l'esquisse qu'il avait sous les yeux, sauf à retrancher certains détails
ou à introduire quelques enjolivements, suivant l'espace dont il dis-
posait ; de pareils travaux n'ont jamais comporté la rigueur d'une exac-
titude mathématique. Sur telle autre coupe, l'artiste aimait-il mieux
mettre des processions religieuses, des scènes de vie pastorale, de
chasse ou de guerre, rien ne lui était plus facile que d'allonger ou de
raccourcir, à volonté, le défilé de ses figures. Supposons qu'il se fût

1. Sans parler ici des coupes, dont plusieurs sont peut-être de travail phénicien, qui
ont été trouvées en Assyrie, nous avons, dans les pages qui précèdent, représenté, décrit
ou visé treize de ces coupes ou tasses, où il y a des figures humaines.

2. Ajoutez à ces monuments la coupe de Salamine et celle de Salerne, que nous n'avons
pas reproduites (p. 773, note 2).

3. Dans le grand cratère d'argent de Préneste, qu'il convient d'ajouter à la liste des
monuments où se rencontre ce motif, celui-ci occupe le médaillon central (Monumcnli,
t. X, pl. XXXIII). Pour étoffer le groupe, l'artiste a ajouté, devant le lion, un arbre, et,
dans la partie supérieure du disque, un vautour.
 
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