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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0840

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830 LA PHÉNICIE ET SES DÉPENDANCES.

nous venons d'étudier ; c'est, sur la tête, le dos et les ailes de l'in-
secte, le même grènetis, d'une merveilleuse finesse.

11 faut voir probablement aussi un pendant de collier dans un beau
fragment, qui fait partie de la collection formée à Curium (fig. 593) ; il
représente un sphinx ailé, vu de face; on ne saurait imaginer un
travail plus habile et plus fin que celui des ailes. Ici l'anneau par
lequel s'attachait la pièce est encore en place.

Nous n'avons guère eu à décrire que des colliers d'or, de verre,
de terre vernissée et de pierres dures; l'argent devait aussi être
employé à cet usage, et fournir des bijoux d'un prix moyen; mais

ceux-ci, comme il est arrivé pour les boucles
d'oreilles, ont été détruits par cette humidité
qui n'attaque ni l'or, ni le verre, ni les pâtes
émaillées. Il existe pourtant des restes de col-
liers d'argent; nous nous contenterons d'en
signaler un qui provient de la Syrie. Il ren-
ferme des boucles et des disques faits de ce
métal ; sur l'une de ces rondelles est représentée
la baris, ou barque sacrée de l'Egypte, et sur
une autre un globe ailé avec l'œil d'Osiris '.

Quoique le vêtement phénicien n'exigeât
pas, comme le vêtement grec, l'emploi de nom-
breuses agrafes ou fibules, celles-ci devaient
pourtant être employées soit pour fixer sur la tête ces voiles que nous
avons vus sur les stèles et sur plusieurs statuettes (fig. 20, 193, 323,
324), soit pour attacher ce manteau que l'on portait à Cypre. Les
tombes sardes ont fourni d'assez nombreuses fibules en bronze ;
plusieurs sont décorées de dessins géométriques; il y en a une que
surmonte un cheval qui ressemble à celui des monnaies carthaginoises2.
A Camiros, dans les tombes où ont été recueillies les verroteries et les
terres émaillées de fabrique phénicienne, on a aussi ramassé des
fibules de bronze qui ont probablement la même origine. L'emploi du
verre est bien plus dans les habitudes de l'industrie phénicienne que
dans celles de l'industrie grecque ; or, dans l'une de ces agrafes, la
tige métallique qui s'engage clans le crochet traverse quatre grosses
boules de verre. Par analogie, on est conduit h attribuer aux mêmes
ouvriers d'autres fibules dont l'ornementation est assez singulière; sur

1. Ce collier appartient à M. de Vogué.

2, Bullettino archeologico sardn, t. V. p. 33.

593. — Pendant de collier.
Musée de New-York.

Dessin de
Saint-Elme Gautier.
 
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