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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0849

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LES BIJOUX.

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médaillon, ces petits disques qui tombent ici des jambes de l'animal
(fig. 600). Était-ce d'un collier, était-ce d'un bracelet que faisait partie
ce morceau? Nous ne saurions le dire; ce qui est certain, c'est qu'il
servait de pendeloque ; on distingue encore au milieu des cornes
l'anneau où passait le fil1.

Les monuments que nous avons décrits témoignent d'une habileté
technique tout à fait supérieure. Il est tel d'entre eux qui n'a pu être
exécuté que par des ouvriers doués d'une finesse de vue et d'une
adresse de main qui surprennent les connaisseurs. 11 va de soi que les
arlisles qui ont façonné tous ces bijoux savaient souder l'or soit avec
lui-même, soit avec d'autres métaux. Sans la sou-
dure jamais ils n'auraient pu produire des pièces J§5ï2^

air; on l'admire pour la noblesse de ses pro-
portions, pour la richesse des matériaux qu'elle emploie et pour la
manière dont elle les dispose; le dessin de ses ouvrages a de l'am-
pleur; les tons éclatants s'y juxtaposent et s'y fondent dans une heu-
reuse harmonie ; mais les plus merveilleux de ces bijoux gardent
toujours quelque chose d'un peu massif; on serait tenté de croire que
le joaillier demandait à l'architecte l'esquisse de ses modèles2. Quant
à la bijouterie assyrienne, elle est plus lourde encore ; elle a de l'am-
pleur et de riches colorations ; on y retrouve dans certains détails la
marque de cette puissance qui caractérise l'art de ses sculpteurs ; mais
elle n'a que bien rarement l'élégance qui est la première qualité des

1. Nous aurions pu reproduire encore ici, parmi ces pièces détachées d'ensembles qui
ont été détruits, une tête de la déesse Pacht, en argent, qui figure au Musée Britannique
parmi les bijoux découverts à Tharros. Il est probable que c'était un pendant de
collier.

2. Histoire de l'Art, t. 1. p. 840.

aussi compliquées, ni appliquer tous ces filigranes
et ces légers grènetis sur les plaques de métal qui
formaient le champ où s'enlevaient leurs dessins.
C'était à l'Egypte que la Phénicie avait emprunté
ce procédé ; les orfèvres égyptiens le pratiquaient
au moins depuis le temps des dynasties thébaines;
mais l'industrie phénicienne paraît en avoir sin-
gulièrement développé et perfectionné l'emploi.
Ses artistes arrivaient ainsi à des effets que n'a-
vaient pas connus leurs maîtres de Memphis et de
Thèbes. La bijouterie égyptienne a très grand

GiO. — Chèvre. Or.
Musée Britannique.

Dessin de
Saint-Elme Gautier.
 
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