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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0861

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LES MEUBLES ET LES OBJETS DE TOILETTE.

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deux petits poissons qui ont été ramassés avec le cygne et où l'ivoire
a tout h fait le môme Ion. Il y a lieu de croire qu'ils ont appartenu
au même ensemble.

Dans ces ouvrages en ivoire, on conserva très tard, en mémoire du
passé, l'habitude de préférer des thèmes de physionomie égyptienne et
orientale. Ainsi la collection Lawrence-Cesnola, à Londres, contient
un tout petit coffret d'ivoire qui n'est, semble-t-il, que du temps
des Ptolémées1; il provient de Kition, et il a été trouvé dans une
cachette; il y était enfermé dans une boîte ronde de plomb, qui
elle-même était dissimulée entre deux palères appliquées l'une sur
l'autre. 11 y a sur le couvercle une tête d'homme d'un bon style grec,
tandis que les images gravées au trait sur le corps de la boîte sont tout
égyptiennes de données et de facture. Deux personnages, l'un enve-
loppé dans son manteau, l'autre vêtu d'un simple pagne, sont agenouil-
lés devant des autels à faces en talus, dont la forme est celle de la
partie supérieure d'un pylône. Sur l'un de ces autels est un taureau,
et sur l'autre un ibis. C'est à se demander si le médaillon qui forme le
dessus de la boîte n'est pas une pièce remise après coup par un
propriétaire qui aurait fait restaurer un objet ancien auquel il avait
quelque raison de tenir.

On pourrait allonger beaucoup celle liste des ivoires qui sont sortis
des ateliers de la côte syrienne; nous n'en citerons plus qu'un, qui
est intéressant, moins par sa décoration que par un signe qu'il porte,
signe qui en trahit l'origine phénicienne. C'est un fragment qui appar-
tient au Musée Britannique, et qui paraît provenir des dernières fouilles
de M. Rassam en Assyrie. Il consiste en une plaque mince, quadran-
gulaire, qui a une légère courbure cylindrique. Sur sa face convexe
est sculpté, en très bas-relief, un scarabée aux quatre ailes éployées,
vu de dos. La sculpture était primitivement remplie de pâtes colorées
et rehaussées d'or; les pâtes sont tombées en grande partie et ont
laissé à nu le champ sous-jacent. C'est sur ce champ, dans l'aile
gauche du scarabée, que se trouve, assez profondément incisé dans
l'ivoire, un beth. Évidemment, il était recouvert par la pâte, et, par
conséquent, non destiné à être vu, une fois l'ouvrage achevé. On doit
le considérer comme une indication numérique, peut-être comme une
marque de pose, marque qui aura servi à guider l'ouvrier dans le mon-
tage ou dans la décoration ultérieure de la pièce; c'était la vlaque n° 2.

1. Al. de Cesnola, Salaminia, pp. 73-7o.
 
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