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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0864

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854 LA PHÉNICIE ET SES DÉPENDANCES.

ne paraît pas vraisemblable, que ce seau aurait été ciselé par quelque
ouvrier étrusque ou grec qui connaissait le poème homérique, encore,
d'après tout le reste du décor, devrait-on regarder cet ouvrage comme
une copie, légèrement interpolée, cle quelque modèle oriental.

L'emploi de l'ivoire permettait une grande variété d'effets; on l'in-
crustait dans du bois1; on le peignait, on le clorait; on incrustait, dans
l'ivoire môme, des gemmes ou des émaux-. On en faisait aussi des pen-
deloques et des amulettes. Parmi les objets provenant cle Tharros, il y a
au Musée Britannique une quantité cle petites, toutes petites figurines
en ivoire qui représentent des sphinx ailés, des Hathor, des Pacht, des
Horus. Elles sont percées à leur sommet d'un trou très fin; c'étaient
autant de pièces qui formaient jadis un collier. Les grandes plaques
d'ivoire servaient à la décoration des édifices et des meubles; on utili-
sait les rognures mômes pour en tirer de menus objets qui avaient leur
rôle à jouer dans la toilette. La consommation devait être considérable.

Pendant un certain temps, l'ivoire n'a guère dû être importé en
Occident que sous forme d'objets ouvrés; puis, à mesure que l'industrie
s'est développée en Europe, Grecs et Italiotes ont dû commencer à
à l'acheter brut, pour l'employer et le décorer à leur manière. Ainsi
nous verrions volontiers un ouvrage exécuté sur le sol même de
FEtrurie clans un vase d'ivoire, aussi en forme cle seau, qui a été
trouvé clans une tombe de Veies3. Point cle figures; le champ y est
divisé par des lames cle bronze en compartiments verticaux, que rem-
plissaient des incrustations d'ambre. C'est la présence de l'ambre à
celte place qui nous paraît trahir la main cle l'ouvrier étrusque; la
résine fossile connue sous le nom d'ambre ou cle succin est demeurée
pour ainsi dire inconnue à la vieille civilisation orientale; nous ne
l'avons trouvée ni en Egypte ni en Assyrie4. Au contraire, l'usage s'en
était répandu dès une très haute antiquité, chez toutes les tribus de
l'Occident. Celles-ci la tiraient des contrées qui avoisinent la mer du
Nord et la mer Baltique; les routes que suivait ce commerce sont au-
jourd'hui bien connues. Les Phéniciens orientaux n'ont fait de l'ambre
qu'un usage assez restreint; si Homère mentionne, comme vendu par
un marchand phénicien, un collier où des grains d'ambre sont mêlés

1. Ézéchiel, XXVII, 6.

2. Les fouilles assyriennes ont fourni des ivoires où beaucoup de ces pâtes étaient
encore en place. {Histoire de l'Art, t. II, p. 31 b.)

3. Décrit par Garrucci dans l'article précédemment cité (Archœologia, t. XLI, p. 197,
pl. IV, fig. 4).

4. Histoire de l'Art, t. I, p. 840, t. Il, pp. 708-709.
 
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