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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0865

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LES MEUBLES ET LES OBJETS DE TOILETTE. 855

à For1, on n'a pourtant rien retrouvé de pareil ni en Syrie ni à Cypre'2.
En revanche, l'ambre est partout en Italie; on le rencontre déjà dans
les terramares de l'Emilie ; il abonde dans les plus anciennes tombes
de FÉtruriê et du Latium3. Les Phéniciens étaient des négociants trop
avisés pour négliger un article qui avait un placement assuré; il est
donc probable que, dans les parages de la Méditerranée occidentale,
les Carthaginois se chargèrent de recevoir et de distribuer à leurs
clients une partie de cet ambre du Nord qui, après avoir traversé la
Gaule ou la Germanie, arrivait à l'embouchure du Rhône et au fond
de la mer Adriatique. Une fois qu'ils eurent entre les mains cette
matière, peut-être prirent-ils aussi l'habitude de la mettre en œuvre et
de l'employer pour leur compte, surtout en Occident. L'ambre se
rencontre très fréquemment dans la nécropole de Tharros4. La question
est de savoir si on le travaillait dans l'île même ou si Ton tirait ces
bijoux d'ambre, tout ouvrés, de l'Étrurie et du Latium.

Des objets dont l'origine phénicienne ne saurait être contestée, ce
sont des œufs d'autruche qui ont été recueillis à Vulci en Etrurie, dans
la tombe de Polledrara. Il y en a six, qui étaient arrangés comme des
vases; ils étaient sans doute disposés sur un pied en métal5. Ce qui est
certain, c'est qu'il y avait autour de l'orifice la trace d'une monture
de ce genre ; on le reconnaît à des trous percés tout autour de l'ouver-
ture pratiquée à l'un des bouts; ces petits trous sont régulièremenl
espacés. Au même endroit on aperçoit des signes qui devaienl rire
cachés par la monture et qui rentrent dans la catégorie des marques

1. Homère. Odyssée, XV, 460. Voiries raisons que donne Helbig et qui paraissent con-
fluantes pour admettre que, dans ce passage de l'Odyssée, il faut entendre le succin et
non l'alliage d'or et d'argent, quand le poète dit : [xsià ô' r^iy.Tpoicev ésp-ro (Das Homerische
Epos aus don Dcnkmàlern erlautert, p. 83-84). Avec Lepsius, Helbig croit qu'il faut distin-
guer entre 6 vîXsxTpoc, l'or pâle, et to ■îjXexTpov, l'ambre; r/ey-tpa, ce sont des grains d'ambre.

2. MM. Renan et Louis de Cesnola ne font aucune mention d'objets d'ambre qu'ils
auraient découverts clans leurs fouilles. M. Alexandre de CesnoJa déclare formellement
n'en avoir jamais trouvé dans les siennes (Salaminia, pp. 28-29).

3. Dans ces tombes de Préneste où il y a des ouvrages de travail oriental, l'ambre
se trouve aussi en assez grande quantité. (Garrucci, Archxologia, t. XLI, pp. 197 et 204.)

4. Spano, dans le Bidlettino archeologico sardo, 1859, pp. 175-176. Sur les routes du
commerce de l'ambre, voir Mullenhoff, Deutsche Allcrthumskunde, I, pp. 211 et suivantes ;
Helbig, Osservazioni sul commercio delV ambra dans les Mémoires de l'Académie des
Lincei, 1877, p. 7. Helbig fait observer que, dans le Latium et en Étrurie, l'ambre se
trouve dans presque toutes les tombes où se rencontrent des objets de fabrication phé-
nicienne (p. 13).

5. Pline connaissait cet emploi de l'œuf d'autruebe {IL N., X, I); la mode existait
encore de son temps. Aujourd'hui, en Orient, on voit les œufs d'autruche, ornés de cor-
dons et de glands multicolores, pendre à la voûte des mosquées.
 
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