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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0870

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LA PHÉNIGIE ET SES DÉPENDANCES.

un de ces objets, c'était de posséder un de ces œufs énormes, pondus
par des oiseaux qu'il n'avait jamais vus et qui donnaient lieu à plus d'un
conte merveilleux. L'industriel et le marchand phénicien comptaient
sur ce prestige et sur cet attrait; ils pouvaient donc, sans danger,
confier à des ouvriers très médiocres le travail de la ciselure et de la
peinture. Les animaux, dans ces ouvrages, ont ces formes tout à fait
conventionnelles que l'on appelle quelquefois héraldiques', l'aspect
est à peu près celui que ces mêmes types devaient présenter dans les
tapis et dans les étoffes brodées que produisait et que répandait aussi
la Phénicie. Il n'y a d'ailleurs pas à se demander si ce n'est pas en
Étrurie que ces œufs d'autruche ont été décorés. La tombe où ils ont
été recueillis contient nombre d'autres objets de fabrication orientale,
des scarabées en pâte de verre et en terre émaillée dont l'un porte
le cartouche de Psammétique 1", des aryballes en faïence égyptienne
avec inscriptions hiéroglyphiques, des alabastres de la même fabrique,
des figurines en terre cuite et une cuiller d'ivoire dont le style est
tout phénicien, des bandes de bronze qui ont été ciselées au repoussé,
des figures qui rappellent la décoration des coupes et celle même de
nos œufs1. Sur ceux-ci, pas une image qui sorte des traditions et des
habitudes de la fabrique phénicienne. Enfin, pour tirer de ces produits
exotiques un prix encore plus élevé, les Phéniciens avaient tout intérêt
à ne les livrer que tout décorés, avec leur monture métallique, et avec
ces files d'animaux et de personnages enluminés et dorés qui entou-
raient d'une riche et brillante ceinture ces vases d'une espèce rare.

Parmi les objets de curiosité, analogues aux œufs d'autruche, que
les Phéniciens répandaient dans le monde occidental, on peut encore
citer des coquilles ramassées sur les plages de mers lointaines. On a
recueilli h Gamiros, comme on l'avait fait en Chaldée, des fragments
travaillés de la Tridacna sqitamosa, qui est originaire du golfe Persique
et des mers de l'Inde2. Dans l'une, le nœud du milieu a été ciselé en

L Tous ces objets sont maintenant au Musée Britannique, qui les a acquis en 1850.
Us avaient été décrits et figurés dans Micali, Monumenti inediti dcgli cmtichi popoli ita-
liani (Florence, 1844; 1 vol. in-8°, et un in-folio), pl. IV-VIII. Micali donne quatre des
œufs en question (pl. VII, fig. 1-3), mais ses reproductions nous ont paru insuffisantes,
et c'est ce qui nous a décidés à faire graver ces cinq monuments d'après des calques
exécutés avec grand soin sur les originaux. Micali lie développe complètement l'image
que pour un seul des monuments (notre figure 627), et son dessin ne rend pas très exac-
tement le style des images. Pour les trois autres monuments, il se contente de croquis,
qui ne laissent apercevoir qu'une partie de la décoration.

2. Ces pièces appartiennnent au Musée Britannique. Sur celles qui proviennent de la
Chaldée, voir Histoire de l'Art, t. II, pp. 669-670.
 
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