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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0890

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LA PHENIGIE ET SES DEPENDANCES.

(fig. 640), communs l'un cl l'autre clans les eaux de la Méditerranée
Gomme les anciens l'avaient remarqué, ce qui fait l'originalité et le
mérite de cette couleur, c'est que la lumière, au lieu de l'user et de
la faner, la développe, la fixe et en exalte l'éclat2. D'un blanc jaunâtre
dans le corps de l'animal, la matière purpurigène communique d'abord
aux tissus sur lesquels on l'a déposée une teinte jaune citron, puis
ensuite verdâlre, qui, sous l'effet des rayons du soleil, passe par degrés
au rouge ou au violet !. Le ton violet est celui qu'obtiennent tout

naturellement du murex
les pêcheurs de la Médi-
terranée ou les expéri-
mentateurs qui Pétudient
dans le laboraloire. C'é-
tait par le choix et le
mélange des espèces ainsi
que par des manipulations
plus ou moins compli-
quées que l'on devait ar-
river à produire les autres
nuances et les reflets
changeants. Si jamais, ce
qui n'est guère probable,
l'industrie de la teinture
recommençait à faire usage de celte matière, les fabricants n'auraient
sans doute pas de peine à retrouver le secret de ces combinaisons et
de ces artifices4.

1. M. Lacaze-Dulhiers (§ 12 de sou Mémoire) cite encore le murex erinaccus. Parmi
les pourpres, celles qui lui oui fourni de la couleur sont les purpura haemastoma et
lapillus. Pour l'analomie du mollusque et la description de l'appareil qui sécrète la
matière colorante, voir le Mémoire de M. Lacaze-Duthiers et les figures qui l'accom-
pagnent.

2. Pollux, I, 49.

3. Lacaze-Duthiers, Mémoire, 3 et 4.

4. Sur la manière dont se péchait la coquille et sur la fabrication de la pourpre dans
l'antiquité, les deux textes les plus importants sont celui de Pline (H. N., IX, (i0-6o) et
de Pollux (1, 45-49). Sur les différences observées entre les colorations obtenues, suivant
que telle ou telle espèce était employée, voir Lacaze-Dutiiikiis, Mémoire, § 12, et les
échantillons de papier teint avec la pourpre que l'auteur a insérés à la page 83. La
gamme des tons ici présentés commence par un lilas assez clair-et un peu bleuâtre, et
se termine par un violet très sombre. A côté de chaque échantillon, une note indique
quelles sont les coquilles qui ont donné la nuance et dans quelles conditions de durée
et d'insolation s'est faite l'expérience. Le savant naturaliste a soin de remarquer que
les teintes qu'il met sous les yeux du lecteur ne représentent que la couleur primitive,
 
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