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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0891

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LES ETOFFES.

881

Ce qui empêche d'espérer ce retour de faveur, c'est que, pour faire
un bain, il faut vraiment trop de coquilles; on vise aujourd'hui à la
rapidité du travail, à l'apparence et au bon marché du produit plutôt
qu'à la solidité. Chaque murex ne fournissait qu'une très faible quantité
de matière colorante; les fabriques sidoniennes et lyriennes em-
ployaient chaque année des millions de coquilles. Ainsi à Sidon, sur
la falaise, élevée d'environ 25 mètres, qui domine le port du sud, le
port égyptien, comme on l'appelait autrefois, on voit les résidus qu'ont
laissés les ateliers de teinture établis en cet endroit ; il y a là de grands
amas de coquilles du murex trunculus; ils ont quelques centaines de
mètres de longueur sur plusieurs mètres d'épaisseur. Toutes les
' coquilles ont été ouvertes d'un même côté, probablement d'un coup
de hachette, afin de faciliter l'extraction de l'animal '. 11 en est de
même hSour;\es teintureries y étaient assez nombreuses pour en rendre
le séjour incommode 2. C'est que la chair du murex, après la mort de
l'animal, exhale une odeur alliacée qui est loin d'être agréable !.

Lorsque la vente des étoffes de pourpre se fut développée dans
tout le bassin de la Méditerranée, les industriels phéniciens ne purent
plus suffire aux commandes avec les murex qu'ils péchaient sur la
côte de Syrie et dans les parages voisins; ils allèrent en demander
à la mer Égée et sur ces rivages ils fondèrent à la fois des pêcheries
et des succursales de leurs usines; les laines y étaient teintes dans le
voisinage même des marchés où elles seraient livrées à la consom-
mation \ C'était faire l'économie des frais de transport et gagner du
temps. Sur tous les points où il y a eu des comptoirs phéniciens, de-
recherches bien dirigées feraient certainement retrouver la trace de
cette fabrication. En 1879, MM. Lortet et Chantre ont constaté, suc
les côtes de l'Attique et dans l'île de Salamine, l'existence de dépôts
considérables formés par les coquilles du murex brandaris. La néces-
sité de pourvoir aux besoins de leurs fabriques a dû contribuer beau-
naturelle et non modifiée, de la pourpre. « (les nuances, dit-il. son! les principales:
mais, suivant que l'action solaire a été plus ou moins prolongée, qui' la quantité de
matière est plus ou moins grande, on peut obtenir une très grande variété de tons.
Avec le murex trunculus, on peut avoir du bleu plus bleu que celui qui est ici indiqué,
et, avec les autres espèces, des violets très légers et presque roses (p. 84). »

1. Lobtet, la Syrie d'aujourd'hui, p. 102. Ces amoncellements de débris avaient déjà
été signalés par M. de Saulcy (Voyage en Terre sainte, I8G0, t. II, pp. 284-280).

2. Strabon, XVI, 11, 23.

3. Pline, H. X, IX, 60. Lacaze-Duthiers, Mémoire, p. 31.

4. Ézécbiel fait allusion à la pourpre que fournissaient les iles de l'Occident, les Mes
d'Elischa, comme il les appelle (XXVII, 7).

tome iii. III
 
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