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Perrot, Georges; Chipiez, Charles
Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre — Paris, 1885

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https://doi.org/10.11588/diglit.11735#0896

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886

LA PHÉNIG1E ET SES DÉPENDANCES.

faisaient une foule de maux aux hommes' ». Le Phénicien, a-t-on
très bien dit, « avait quelques-uns des caractères du juif du moyen âge,
mais il était puissant et il appartenait à une race dont on reconnaissait,
à certains égards, l'ascendant et la supériorité. Parmi tous les récits
qui nous montrent comment il agissait avec les Grecs, celui que fait
Eumée de l'enlèvement de sa nourrice, bien que très connu, est si
vrai et met si bien la réalité sous nos yeux, qu'il sera peut-être permis
de le rapporter ici2.

« Le père d'Eumée, Ctésios, était le principal notable de Syros,
île petite, mais qui nourrissait des bœufs, des brebis, possédait des
vignes, du blé, et comptait deux centres de population. La maison du
roi était haute; elle avait une grande pièce où se tenaient les femmes,
diverses dépendances, et sur le devant une sorte de péristyle orné de
tables, où Ctésios s'asseyait pour boire avec les principaux citoyens du
bourg. C'était là qu'ils se concertaient avant de se rendre à la réunion
du peuple. Un jour arrivèrent à Syros, sur des vaisseaux noirs, des
Phéniciens. Eumée leur donne les épithètes ordinaires :!; ils appor-
taient toute une cargaison de petits objets, des parures, une pacotille.
Ctésios avait une esclave de Sidon que des Taphiens lui avaient vendue;
cette femme, en lavant son linge au bord de la mer, fit connaissance
avec ses compatriotes qui lui proposèrent de la ramener dans la maison
de son père, le riche Arybante. Le projet n'était pas facile à exécuter;
il fut convenu que les Phéniciens n'auraient pas l'air d'avoir remarqué
la servante, mais qu'ils la préviendraient au jour du départ. Ils restèrent
une aimée h Syros, vendant des bracelets, des colliers, des bagues,
prenant en échange des produits dont la nature n'est pas spécifiée par
Homère; ce sont surtout des vivres, (Sforov tco)ojv, probablement du blé,
du vin, des peaux, tout ce que l'île produisait; le bateau en étaitrempli.
Le moment du départ étant venu, ils envoient un messager à la servante ;
cet homme rusé, Tro'Xuïπ, vient offrir chez Ctésios un collier formé
d'or et de morceaux d'ambre. Les femmes de la maison et la maîtresse
« prennent dans les mains » le bijou, le retournent dans tous les

1. Homère, Odyssée, XIV, 288-289 :

ôrj to'tc <I>oîvt^ TjXOsv avrjp, a-airjlia siSwç,
Tpojy.T7)ç, o; or\ T.oXkà. ■/.£-/.' àvOpoj^oiaiv soSpyst.

2. Homère, Odyssée, XV, 415-484.

3. Idem, ibidem, XV,41o-416 :

"EvOa SI $o''vw.sç vaua'.V.XuTOt fJXuOov avopaç,
Tpwjftai, [lup'!' àyovrj; àO'jp[i.axa vrjt [xsÀaivr,.
 
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