Perrot, Georges; Chipiez, Charles: Histoire de l'art dans l'antiquité: Egypte, Assyrie, Perse, Asie Mineure, Grèce, Étrurie, Rome (Band 3): Phénice - Cypre (Paris, 1885)

808 ADDITIONS ET CORRECTIONS.

qu'une fenêtre où l'on voit apparaître un de ces oiseaux à tète de femme dont
la Grèce a fait ses Sirènes. On pourrait être tenté de croire que c'est la copie
d'une simple maison; mais ce qui indique qu'on a ici quelque chose de plus
qu'une habitation ordinaire, ce sont les nombreux trous percés dans l'entable-
ment, Comme le modèle plus compliqué qui figure dans notre texte, celui-ci
doit représenter une chapelle, un pigeonnier où habitent les colombes consa-
crées à Astarté.

P. 277. A propos de la construction toute primitive que l'on appelle aujour-
d'hui la Prison de Sainte-Catherine, voir l'article de M. Max Ohnefalsch Richter,
intitulé : A pre'historié building at Salamis (Journal of Helle7iic studies, t. IV,
pp. 111-116, avec deux planches). Il y a là aussi, au milieu de la chambre, une
source qui donne une eau excellente : elle jaillit dans un puits carré. Dans les
quelques lignes d'introduction qu'il a mises en tête de ce travail, dont il a été le
traducteur, un fonctionnaire anglais, M. Délavai Cobham, fournit un renseigne-
ment qui a son intérêt. Dans la mosquée connue sous le nom de Um-al-harem,
ou Haliié Sultan Teké, qui se trouve sur la rive occidentale de la lagune de
Larnaca, il y a encore le reste d'une construction analogue ; ce sont deux pierres
dressées qui supportent un troisième bloc, celui-ci de dimensions colossales et
creusé par-dessous. Ces trois pierres, raconte la légende, se transportèrent elles-
mêmes de Ramleh à Jaffa ; de là elles flottèrent sur la mer pour aborder à
l'endroit où elles sont aujourd'hui et y former une tombe digne de la mère
nourrice du Prophète, qui était morte en ce lieu même. La sainteté du sanc-
tuaire et les draperies dont il est orné ont empêché jusqu'ici des recherches qui
permettraient de rapprocher cet édicule des deux autres monuments que nous
avons indiqués; c'est, semble-t-il, l'ouvrage dos mêmes ouvriers.

P. 281. Par comparaison avec la Mer d'airain (I, Rois, VII), M. Renan croirait
plutôt que ces grandes cuves étaient destinées à contenir l'eau qui servait aux
sacrifices. Les bassins mobiles de Salomon, montés sur des roues, prouvent
qu'il se consommait ainsi dans les temples sémitiques une grande quantité d'eau,
et qu'on transportait ce liquide sur tous les points où l'usage en était requis.

P. 3il. A propos de l'enceinte comme à propos des ports de Carthage, il
conviendra désormais de consulter, comme le plus récent travail sur la matière
et l'œuvre d'un homme qui avait profondément étudié le sujet et visité les lieux
avec beaucoup de soin, le livre posthume de M. Ch. Tissot, la Géographie com-
parée de la province d'Afrique (t. I, in-4°, Paris, 1884). Le chapitre v de la
deuxième partie du tome I a pour titre : Topographie de Carthage. On y trouvera
un plan, dressé d'après les levés de Falbe et ceux de Daux; les résultats des
recherches faites par Daux sur le site de Carthage n'avaient pas encore été
publiés. M. Tissot a eu à sa disposition la carte que Daux avait dressée à la suite
de fouilles qu'il avait pratiquées à deux reprises, dans le dessein d'éclaircir
surtout la question des différentes enceintes. Comme nous avons fait, à propos
de Carthage, d'Utique et de Thapsus, un assez grand usage du livre de Daux, et
que cet explorateur a été parfois très sévèrement jugé, nous croyons utile, pour
nous mettre à couvert, de reproduire ici ce que dit de Daux et de ses travaux un
savant aussi exigeant en fait d'exactitude que l'était M. Tissot (Géographie
comparée de la province d'Afrique, t. I, p. 576, n. 2) : « Daux m'a raconté plusieurs
fois, et ses affirmations ont été confirmées par d'autres témoignages, qu'il avait
pu étudier les diverses enceintes assise par assise, déchaussant les murs