Pouqueville, François Charles Hugues Laurent: Voyage dans le Grèce: comprenant la description ancienne et moderne de l'Epire, de l'Illyrie grecque de la Macédonie Cisaxienne ... de la Thessalie, de l'Acarnanie, de l'Etolie ... et du Péleponèse, avec des considérations sur l'archéologie (Band 2) (Paris, 1820)

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le cadavre, que l'on pare de ses plus riches habits et
de ses armes, pour le déposer sur une natte; et il
reste confié à la garde des femmes, tandis que les
hommes se retirent à l'écart pour pleurer. Celles-ci,
comme anéanties par la vue de celui dont elles vont
bientôt se séparer, après être restées plongées dans
la douleur, sont ranimées par l'épouse, qui entonne
l'éloge funèbre du mort. Sa naissance, sa condition,
son âge, sa beauté, ses qualités, ses actions, sont le
texte du récitatif mesuré qu'elle psalmodie, et dont
chaque période est soutenue par les chœurs de pleu-
reuses, qui donnent le mode, la cadence et la me-
sure. La force des idées, l'exactitude de la rime, le
ton éminemment tragique, semblent animer l'inspi-
rée et électriser ses compagnes, qui s'ensanglantent
la figure avec leurs ongles, et se frappent la poitrine
avec violence.

A cette femme épuisée de douleur, qui succombe
comme la pythonisse fatiguée du dieu quî remplit
son sein, succède la fille bien aimée, ou la plus
proche parente du mort, qui prend pour texte de son
élucubration une des qualités du défunt, dont elle
forme une élégie rimée. Enfin toutes se remplacent
successivement; et ces hymnes, mêlés d'éjulations la-

et le quarantième , en commémoration de son ascension. Les
AlBanais, qui suivent la religion mahométane, disent que leju-
lation du troisième jour a lieu parce que le mort a perdu en-
tièrement ses traits; le neuvième, à cause du commencement de
ïa dissolution du cadavre, et le quarantième, parce qu'alors )e
cœur li'.i-mtînie périt.