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Pouqueville, François Charles Hugues Laurent
Grèce — Paris, 1835

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https://doi.org/10.11588/diglit.10181#0508
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408

L'UNIVERS.

beau de famille ; les corps de ceux qui
mouraient insolvables appartenaient
aux créanciers, et n'étaient enterrés
qu'après l'acquittement complet de
leurs dettes. Les criminels condamnés
au supplice de la croix et du pal étaient
abandonnés aux oiseaux carnassiers :
leurs cadavres restaient attachés aux
gibets jusqu'à une décomposition com-
plète. Quand on accordait la sépulture
à ceux qui avaient encouru la baine
publique, tels que les ministres des
rois , il était d'usage de fouler leurs
tombes aux pieds et d'y jeter des
pierres en signe de mépris.

Convois. —Les grands et les ricbes
étaient portés au bûcher le huitième
jour après leur décès ; les pauvres
étaient inhumés dès le lendemain de
leur mort. La nuit était en général
regardée comme un temps défavorable
aux pompes funèbres ; il n'y avait que
celles des jeunes gens qui se faisaient
avant l'aurore, afin de ne pas exposer
à la lumière du soleil le spectacle
(rime perte qui causait les plus vifs
regrets à la patrie. Les Athéniens,
par un usage contraire à celui des
autres peuples de la Hellade, célébraient
toutes les funérailles avant le jour. On
portait le cerceuil à bras ou sur un
char; à Lacédémone on le plaçait sur
un bouclier. Dans les temps héroïques
il n'y avait pas de bière : Patrocle est
transporté sur les bras des Myrmidons,
et Achille soutient sa téte. Les per-
sonnes qui formaient un convoi étaient
vêtues d'habits de deuil. Les hommes
marchaient en avant; ils étaient suivis
des femmes, dont quelques-unes avaient
la tète rasée. Tous tenaient les yeux
baissés. Ils étaient précédés d'un
chœur de musiciens qui faisaient en-
tendre des chants lugubres. Dans les
pompes militaires, telles que les obsè-
ques de ïimoléon et d'Aratos, les
hommes et les femmes étaient vêtus
de blanc, en signe d'allégresse de ce
que ces héros avaient deja pris leur
place au rang des dieux ; dans les au-
tres circonstances, les guerriers por-
taient leurs armes renversées, ils
étaient suivis de cavaliers et de chars
décorés en grand deuil.

Urnes, tombeaux (*). On ren-
fermait les mânes et les cendres des
morts dans des urnes de bois, de terrCi
de marbre, ou de quelque métal pré-
cieux. Si le cadavre devait être enterre
en entier, on ('étendait dans la fosse
le visage tourné vers le ciel et la tête
à l'occident. Chez les anciens Grecs
chaque famille avait sa sépulture dans
l'enceinte de son domicile; on élevait
des cippes auprès des tombes. On
enterrait quelquefois les personnages
illustres dans les temples. Les progrès
du luxe et le goût de la magnificence
firent qu'on éleva des monuments qui
contenaient des caveaux où les parents
pouvaient entrer pour pleurer loin des
regards du public ; on élevait quelque-
fois des temples sur ces souterrains.
Les guerriers qu'on peignait sur les
parois de ces édifices étaient représen-
tés avec leurs attributs ; les femmes
avec des miroirs et d'autres objets par-
ticuliers à leur sexe. On avait sculpté
un chien sur le tombeau de Diogène.

Vases sépulcraux. — Les uns
servaient à renfermer les mânes, les
autres à figurer comme décoration
dans les tombeaux. Ceux en terre et
sans ornements contenaient les restes
des gens du commun ; les autres pote-
ries avaient servi à mettre le vin,
le lait, l'huile et les parfums propres
aux libations, à l'eau lustrale, aux
suffumigations et au banquet funèbre.

Lampes. —• On portait des cierges
en moelle de jonc enduite de cire, dans
les enterrements. On plaçait des lam-
pes dans les caveaux, qu'on ornait de
festons, de fleurs, de guirlandes,
d'aehe et de myrte. .

Banquets FUNÈBRES. — Athénée
nous apprend que les convives qui se
rendaient à ces sortes de repas devaient
être vêtus d'une tunique blanche. Ces
festins avaient lieu le neuvième ou
le trentième jour après les obsèques.
On célébrait aussi des anniversaires

(*) Voy.pl. 112. Nos 1,2, tumuli; nos 3,
5,6, stèles funéraires; n° 4, hiéron; u" 7,
tombeau d'un Grec italistc de la Cainpaiiie ;
n° 8, vases qui se trouvent dans ces tom-
beaux.
 
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