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Pouqueville, François Charles Hugues Laurent
Grèce — Paris, 1835

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https://doi.org/10.11588/diglit.10181#0472
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GRECE.

lui répondit : A la bonne heure, ma
chère enfant, j'accepte de bon cœur
cet augure.

Enquête. — Avant d'entrer en cam-
pagne , le consul demanda au sénat
d'envoyer en Macédoine des com-
missaires chargés d'inspecter l'armée
de terre et la flotte, désirant qu'on
'ni fournît un état effectif des trou-
pes, de leurs positions, et d'indiquer
sur quels alliés on pouvait compter,
Pour combien de temps on avait des
vivres, où on pouvait s'en procurer,
9uels étaient les moyens de transport.
Les mêmes commissaires eurent or-
dre de s'informer des forces de Persée
tfdeses différentes positions. Le sénat
approuva ces sages dispositions, et ses
agents partirent aussitôt après avoir
reçu leur commission.

Rapport au sénat. — Ils firent
diligence et, de retour à Rome, ils
annoncèrent, comme on l'a dit précé-
demment , que Mareius avait forcé les
défilés de la Macédoine avec plus de
péril pour son année que d'avantages
pour la république; que Persée occu-
pait la Pierie, et que les deux camps
n'étaient séparés que par le Meuve
chipée ; que le roi évitait le combat, et
lue les Romains n'étaient pas en me-
sure de le contraindre à l'accepter, en
attaquant ses lignes; qu'un hiver très-
rude avait empêché l'armée d'agir, et
qu'il ne lui restait de vivres que pour
six jours. Ils faisaient monter l'armée
macédonienne à trente mille hommes.

Si Appius Claudius, campé à Liehni-
dos, avait pu réunir assez de troupes,
il aurait réussi à embarrasser Gentius;
niais il était tellement affaibli qu'il se
trouvait même compromis. La Hotte
était dans le plus grand délabrement;
Une partie des équipages avait péri de
nialadie, les matelots siciliens étaient
retournés dans leur pays; ceux qui
^estaient n'avaient reçu ni vêtements
ni solde.

Départ du consul. — Le sénat
ayant pourvu à tout, Paul Emile partit
pour la Macédoine avec vingt-cinq
niille huit cents fantassins et cinq
WM16 cavaliers, levés en Italie et dans
les Gaules. On porta l'armée du pré-

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teur Anicius, destiné à remplacer
Appius Claudius, à vingt-un mille
deux cents hommes; les troupes em-
barquées sur la flotte montaient à
cinq niille hommes, et le total général
des deux armées à cinquante-six mille
deux cents soldats.

Préparatifs de Persée. — Tan-
disque Paul Emile se disposait à passer
la mer pour entrer en Macédoine, la
crainte du danger l'emportant sur son
avarice, Persée avait consenti à ache-
ter l'alliance de Gentius au prix de
trois cents talents (1,G50,000 fr.).
Il avait en même temps envoyé des
ambassadeurs aux Rhodiens, à Eu-
mène et à Antiochos ; mesures sages
mais trop tardives. Mais ayant ba-
lancé à paver le subside dont il était
convenu, il perdit l'alliance de Gen-
tius ; il se croyait d'ailleurs assez as-
suré de ce prince, parce qu'il avait
fait emprisonner deux ambassadeurs
que le sénat lui avait envoyés et qu'il se
trouvait ainsi compromis. L'avarice
de Persée le priva également du se-
cours de dix mille cavaliers et d'un
égal nombre de fantassins gaulois ou
bastarnes dont il avait réclamé l'assis-
tance. Il était convenu de donner dix
pièces d'or à chaque cavalier, cinq à
chaque homme de pied, et mille à leur
général. Antigone, qu'il leur envova
pour modifier ces engagements, fail-
lit être mis en pièces par les barbares,
et leur chef Claudicos (Clovis?) reprit
le chemin du Danube, après avoir ra-
vagé la Thrace depuis les sources de
l'Axios jusqu'au confluent de la Save
et de l'Ister.

Défaite et captivité de Gen-
tius. — La campagne d'Anicius dans
ITlIyrie fut terminée avant qu'on sût
à Rome qu'elle était commencée : elle
ne dura que 30 jours. Le préteur
ayant traité avec beaucoup d'égards
Scodra, la capitale du pays. les au-
tres villes se rendirent volontairement
aux Romains. Gentius lui-même fut
obligé de venir se jeter aux pieds d'A-
nicius, avouant avec les larmes aux
yeux sa faute ou plutôt sa folie d'a-
voir abandonné la cause des Romains
pour embrasser celle de Persée qui
 
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