SUR LA NUBÏE. 4*

autant d'adresse et de justesse que les Nubiens.
Quelquefois un d'entre eux se plaçoit vis-à-vis
un Musulman, et, posant une flèche sur son,
arc, il disoit : Quel membre veux-tu que je
vise ? Le Musulman rëpondoit en riant : Tel
membi'e. Sur le champ le Nubien atteignoit
la partie indiquée, sans jamais manquer sou
coup. Mohammed al-Wakedy a copié le
récit d'un vieillar d hémiarite, qui s'étoit trouvé
à cette guerre. Un jour, dit-il, que nous étions
en bataille dans une plaine, et aux prises avec
les Nubiens, en un moment je comptai cent cin-
quante yeux qui tombèrent percés de leurs flè-
ches. A notre tour nous employâmes la même
méthode et dirigeâmes nos flèches vers les yeux
de nos ennemis. Enfin, avec le secours de
Dieu, nous les repoussâmes et remportâmes
la victoire. Un grand nombre de Nubiens fut
tué dans le combat• le reste se réfugia dans
les déserts et les vallées, où Amrou ne jugea
pas à propos de les poursuivre. Ce général,
dans toute son expédition, ne put pas faire
un prisonnier, et ne rapporta pas seulement
un dinar ni un dirhem. a

Masoudy (i) et l'historien de la Nubie (a)
parlent fort succinctement de cette expédition.
Le dernier de ces deux écrivains prétend qu'Am-

(1) Ms. Arab. 5g8 , fol. l33 rect,

(2) Ms. Arab, 673 C, fol. i55 vers.