Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Hinweis: Ihre bisherige Sitzung ist abgelaufen. Sie arbeiten in einer neuen Sitzung weiter.
Metadaten

Quatremère de Quincy, Antoine Chrysostôme
Le Jupiter olympien ou l'art de la sculpture antique — Paris, 1815 [Cicognara, 285; 2499]

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.6109#0152

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
DE LA TOREUTIQUE. IF PARTIE. 107

tions ayant été rivales, leurs procédés limitrophes, comment les notions de ces deux
divisions ne se seraient-elles pas mêlées et confondues dans l'opinion commune? La
proximité de leurs moyens et de leurs résultats dut produire la confusion de leurs noms,
sur-tout après que la toreutique fut arrivée, par les ouvrages de Phidias, au degré d'im-
portance que nous allons considérer.

PARAGRAPHE VI.

De ^ensemble et de l'importance des parties qu'embrassa la toreutique au temps

de Phidias.

L'époque de Périclès, qui vit fleurir Phidias, fut réputée la plus grande époque des
arts, mais sur-tout de l'art de sculpter en Grèce. Celle d'Alexandre, qui compta Praxitèles
et Apelles, ne le disputa peut-être à la première, que par l'éclat des circonstances poli-
tiques , qui se réfléchit aussi sur les arts du dessin. Toutefois, à examiner l'art en lui-
même, il ne parait pas que ce qui en constitue les parties principales ait pris aucun
accroissement dans cette période brillante; et si quelque chose en distingue le génie,
de celui de la précédente, c'est particulièrement ce mérite qui tient à l'élégance, au fini,
à la recherche, et au goût. Mais le style de l'âge de Phidias fut le plus élevé, le plus grand
et le plus hardi de tous. Il eut encore l'avantage de cette originalité qu'il n'est point au
pouvoir des hommes d'acquérir, parce qu'elle résulte de l'état où l'art se trouve avant eux,
et juarce quen tout genre, y ayant un point où arrive l'esprit humain, et qu'il ne dépasse
pas, l'instant le plus favorable à l'originalité est celui où toutes les premières difficultés
sont vaincues, et où le génie n'est ni arrêté par le manque de modèles, ni découragé par
le trop d'exemples.

Tel était le degré où l'art se trouvait lorsque Phidias parut; et s'il n'en est pas de plus
propice aux efforts du talent, il n'en est pas non plus où le talent puisse aspirer à plus
de gloire. A ces époques de faveur, on voit toujours quelques hommes recueillir le fruit
des peines de leurs devanciers , effacer presque entièrement leurs noms, s'approprier
toute leur gloire, et être proclamés les inventeurs, les créateurs par excellence.

C'est encore ce qui arriva à Phidias ; lui seul semble avoir ouvert la carrière : c'est de
lui que Pline, suivant sans doute en cela les écrivains grecs, fait partir son abrégé histo-
rique des arts. L'époque de cet artiste sert à marquer, non le commencement de l'art de
limitation, comme trop souvent on l'a répété, faute d'examen, mais bien le commen-
cement de cette belle saison qui vit l'art parvenu à tout son développement. Si nous en
croyons les notions de Pline, il y aurait eu, dans le règne des arts, des temps fabuleux,
c'est-à-dire hors de toute certitude; il y aurait eu des siècles antéhistoriques, dont la
connaissance, faute d'écrits, serait demeurée plus ou moins incertaine; et enfin l'histoire
véritable, qui daterait du siècle de Phidias.

Cest à-peu-près ainsi qu'une certaine habitude a fait négliger, dans les temps modernes,
la recherche et la connaissance des artistes et des ouvrages qui précédèrent le commen-
 
Annotationen