DU TEMPLE DE MINERVE. 5i
de fidélité, et qui avaient pu, en se perpétuant, conserver des espèces
de patrons de la plus antique manière de dessiner dans les écoles
primitives.
Ainsi s'expliqueroit cette excessive différence de goût de draperies,
de style, de dessin et de physionomies, qu'on trouve entre les pein-
tures de deux vases contemporains, pour le galbe, la forme, la
matière, le vernis, le travail, et trouvés dans le même tombeau,
mais cependant séparés, dans leur style et leur composition, par l'es-
pace de plusieurs siècles.
Pareille anomalie de style se rencontre sur les patères étrusques.
Quelques-unes s'annoncent par une apparence de manière sans
art, ou antérieure à tout art, à toute vérité imitative. D'autres,
au contraire, offrent des compositions, des formes, des attitudes,
des mouvements et des contours qui indiquent ou l'époque d'un
art plus avancé , ou la copie d'originaux faits par les meilleurs
artistes.
Dans cette dernière catégorie, il me paroit qu'on doit ranger le
dessin, gravé sur cuivre, de la patère où se trouve la scène de la nais-
sance de Minerve. Composition générale, agencement du groupe, carac-
tère des tètes, style des draperies, costume des figures, pose et attitude
de Vulcain, rien ne rappelle cette manière guindée, fausse et mal-
habile des contours, des draperies symétriques, cette absence de
vérité, cette roideur gauche, cette affectation de tout montrer de
profil, signes incontestables d'ignorance, et qui décèlent l'âge des
premiers essais de l'imitation chez tous les peuples.
Si le goût de dessin et de composition de cet ouvrage nous eût
offert ces traits du style primitif, qui, tant en Italie qu'en Grèce,
précéda, dans un laps de plusieurs siècles, l'époque de Phidias, on
pourroit supposer que l'idée de cette représentation de la naissance
de Minerve, sur un instrument de sacrifice, sans doute en usage dans
le culte de cette déesse, auroit pu se répéter, et, après s'être mul-
tipliée sous les mêmes formes, comme tous les objets consacrés par
de fidélité, et qui avaient pu, en se perpétuant, conserver des espèces
de patrons de la plus antique manière de dessiner dans les écoles
primitives.
Ainsi s'expliqueroit cette excessive différence de goût de draperies,
de style, de dessin et de physionomies, qu'on trouve entre les pein-
tures de deux vases contemporains, pour le galbe, la forme, la
matière, le vernis, le travail, et trouvés dans le même tombeau,
mais cependant séparés, dans leur style et leur composition, par l'es-
pace de plusieurs siècles.
Pareille anomalie de style se rencontre sur les patères étrusques.
Quelques-unes s'annoncent par une apparence de manière sans
art, ou antérieure à tout art, à toute vérité imitative. D'autres,
au contraire, offrent des compositions, des formes, des attitudes,
des mouvements et des contours qui indiquent ou l'époque d'un
art plus avancé , ou la copie d'originaux faits par les meilleurs
artistes.
Dans cette dernière catégorie, il me paroit qu'on doit ranger le
dessin, gravé sur cuivre, de la patère où se trouve la scène de la nais-
sance de Minerve. Composition générale, agencement du groupe, carac-
tère des tètes, style des draperies, costume des figures, pose et attitude
de Vulcain, rien ne rappelle cette manière guindée, fausse et mal-
habile des contours, des draperies symétriques, cette absence de
vérité, cette roideur gauche, cette affectation de tout montrer de
profil, signes incontestables d'ignorance, et qui décèlent l'âge des
premiers essais de l'imitation chez tous les peuples.
Si le goût de dessin et de composition de cet ouvrage nous eût
offert ces traits du style primitif, qui, tant en Italie qu'en Grèce,
précéda, dans un laps de plusieurs siècles, l'époque de Phidias, on
pourroit supposer que l'idée de cette représentation de la naissance
de Minerve, sur un instrument de sacrifice, sans doute en usage dans
le culte de cette déesse, auroit pu se répéter, et, après s'être mul-
tipliée sous les mêmes formes, comme tous les objets consacrés par