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Quellinus, Hubertus [Ill.]; Quellinus, Artus [Ill.]
Architecture, Peinture Et Sculpture Da La Maison De Ville D'Amsterdam: Représentée En CIX. Figures En Taille-Douce ; Où l'on trouve non seulement l'Elévation des quatre Faces du dehors, mais encore tous les Ornemens du dedans, comme Statues, Colonnes, Bas-Reliefs, Corniches, Frises, Tableaux, Plafonds &c. — Amsterdam, 1719 [Cicognara, 3940]

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https://doi.org/10.11588/diglit.28476#0018
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I

iz ARCHITECTURE

1

PLANCHE XLV*

Cette Planche n’est pas moins instruètive
<|ue la précedente. Elle représente Mercure
qui jouë de la Flûte, pour tâcher d’endormir
Argu* 8c de lui derober sa Vache. Argus
étoit fils d’Arestor, 8c fut choisi par Junon
pour garder Io, cjue Jupiter aimoit , & qui
fut métamorphosée en cet Animah C’est pour
cela que les Poëtes feignent qu’Argus avoit
cent yeux , dont cinquante étoient toûjours
ouverts, pendant que les cinquante autres è-
toient fermez pour dormir. Remarquezcom-
me Mercure cesse de jouer, pour obsêrver si
le son de sa Flûte commence à faire quelque
împression sur Argus. Mais quand il en seroit
penétré jusqu’à se laister astoupir, le Chien
qui est couché auprès de lui ne laisteroit pas
de faire bonne garde. Ce n’est pas sans rai-
son que ce Tableau est placé siir la porte de
la Chambre des Bourguemaîtres. Ils sont les
Argus de cette Ville, & ils doivent veiller
sans cesse à sa conservation. Par conséquent
ils ne peuvent trop jetter les yeux sur ce Ta-
bleau, pour aprendre à sè défier de tout ce
qui pourroit les corrompte 8c les endormir
lur leurs principaux devoirs.

PLANCHE XLVI.

Cette Planche & les six autres qui suivent
représentent le Triomphe du Conlul Romain
Fabius Maxintus ,que sonFils, envoyé vers iui
par le Sénat deRome, fit descendre deChe-
val, aiant moins d’ègard à ce qu’il lui devoit
par les raisons de la parenté , qu’à ce qu’il
devoit lui-même à la dignité dont ii ètoit re-
vêtu. On les voit tous deux à pié dans ce
Tableau, le Fils engageant son Pere d’entrer
dans Rome, 8c ie Pere se recriant à la vûe
de l’appareil qui ètoit destinèpour sonTriom-
phe. LeFleuve duTybre assis d’un côtèavec
îôn Urne , aiant sur ses genoux une Corne
d’abondance, 8c la Louve qu’on voit auprès
de lui allaitant ses petits, ne permettent pas
de douter que les murs qui paroistent derrie-
re ne soient ceux de la iuperbe Viile de Ro-
me. La porte en est rempiie d’une foule de
peuple, qui vient au devant du Consul.

PLANCHE XLVII.

Ici son voit le commencement de la Mar-
che, telle qu’elie étoit ordonnèe pour les an-
ciens Triomphes. Premierement les Trom-
pettes, les Cors 8c les autres Instrumens qui
faisoient retentir l’air d’un son melodieux ; en-
suite les Aigles Romaines, ies Etendarts, 8c
les autres marques triomphales qu’on avoit
coûtume de porter dans ces occasions. Entre
ceux qui les portent, les uns sont à piè, &
les autres à cheval; mais quoi-que ceTabieau

DE LA MAÏSON

! ioit composè d’un grand nombre des figureS,
elles sont toutes dans des attitudes si bien va-
rièes,qu’ellesoftrent aux yeux une très-agrèa-
ble diversiteL

PLANCHE XLVIII.

On ne remarque pas moins de vari'ètè dans
cet autre Tableau, qui est une luite du prè-
cèdent. On y voit le bœuf 8c les autres vièti-
mes destinèes pour le sacrifice, avec les Ha-
ches 8c les autres Instrumens nècestaires pour
les immoler. Remarquez les Vasès & les
Castolettes que l’on porte ensuite, 8c sur tout
l’adion naïve de cet Enfant qui ouvre à demi
ce petit Cofre que l’un des Sacrificateurs por-
te à la main. II sert à mettre l’encens que
l’on doit brûler dans le Capitole. Vous voyez
près de lui un autre Sacnficateur qui porte
l’encensoir. Toutes ces figures sont belles 8c
très-bien dessinèes.

PLANCHE XLIX.

II eut manquè quelque chose à la grandeur
de ce Triomphe, si l’on n’y eût pas fait pa-
roître des Captifs, pour relever la gloire du
Vainqueur. Remarquez ce vieiliard qui a les
mains lièes derriere le Dosj 8c cet autre qui,
refuiànt de marcher, est menacè par rescla-*
ve qui le mène. Voyez comme cet Esclave a
le bras levé pour dècharger sur sa tête un
grand coup du bâton qu’il tient à la main.
L’autre vieillard est suivi de ses Filles, qui
reièvent encore la pompe de ce triomphe par
leur beauté. Elies ne lont point lièes ; mais
leur contenance triste marque astèz l’affliètion
de leur cœur. Vous voyez eniuite les tro-
phèes d’Armes que l’on porte èievez iur des
piques, 8c lesVases destinez à la Ceremonie.
En voici un qui est rempii de Mèdailles pour
distribuer à l’Assèmblèe.

PLANCHE L.

Voici le Consul dans son Char de Triom-
phe. 11 est tirè par quatre Chevaux blancs
attelez de front. 11 tient à la mainune Palme,
& sa tête est couronnèe de Laurier, recom-
penses ordinaires de la Viètoire. II est prè-
cedè de plusieurs autres ètendarts , & d’une
Femme portant uneCorbeille pleine desseurs.
Remarquez auprès d’elle cet Esclave qui veut
charger ce valè sur ses Epauies. 11 sèmble
qu’il ne puistè se relever avec un tel fardeau.
La Ville que vous voyez dèpeinte dans cet
ètendart, c’est la Ville de Rome, Maîtres-
le de l’Univers ; 8c les Lettres S. P. CLR-ssue
vous voyez dans cet autre sont les Lettres ini-
tiales de ces mots Senatus Populusq.ue
Romanüs, qui signifient le Senat et le
Peuple Romain j pour marquer que toute
l’autorité étoit alors entre ies mains du Senat

&
 
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