„C’est une merveille de voir avec quels moyeiis simples, mais qui lui sont
innes comme l’habilete meme de ses doigts de femme. Marie Laurencin atteint
dans ses lithos — comme dans ses eaux-fortes — cette meme finesse et recherche
d’expression et ce meme raffinement de sentiment qui conferent ä ses tableaux un
charme si unique Charme essenliellement feminin, je le veux bien, mais d’autant
plus rare ä retrouver dans la lilhographie, generalement travaillee avec des noirs
et blaues robustes, des plans plus concis et plus anguleux, des tons plus simples.
Marie Laurencin applique ä ses lithos, ses eaux-fortes et ses dessins les
memes dons caracteristiques de grace et d’agilite qu’ä ses ceuvres peintes. Son
crayon et son burin sont entre ses doigts comme des aiguilles ä broder entre ceux
d’autres femmes. Elle detaille une figure avec tant d’elegance, compose un
groupement avec tant de sens decoratif, rythme si musicalement ses arabesques
qu’elle transforme ses lithos en des miniatures agrandies. Dedaigneuse du
“paysage”, eile apporte uniquement ä ses sceurs, les femmes jeunes, les femmes
sveltes, les femmes un peu mievres ses seules sympathies, et eile se reconnait en
toutes. Son art — dans lequel Salmon a si bien retrouve “legoüt de ronsardiser”
— presente un melange bien nouveau de frivolite et de noblesse, d’ingenuite et de
perversite, de modernite inquiete, complexe et de grace ancienne, presque d’estampe
du dix-huitieme siede ou parfois de vieille image populaire.
On retrouve dens les quatre lithographies, toufe la delicatesse feminine de
cefle arliste d’exception, dans sa “Petite Orphee” et “L'Amazone” surtout, alors
que son “Portrait de Marie Laurencin” — qui n’est qu’un des multiples portraits
dans lesquels eile s’est confessee un peu, avec son amüsante tete ebouriffee, ses
yeux vifs, son äme candide et brutale et un peu blessee -- et sa “Jeune fille ” sont
plus sobres de trace. plus dans sa premi&re maniere, legerement “princesse
persane”. Ces deux planches, pour etre plus puissantes et plus sobres, plus
“litho” suivanf la tradition du genre, ne tons pas aussi caracteristique que les deux
autres, presque des petits “tableaux” ä la Laurencin, les teintes precieuses en moins.
Dans ces deux compositions se repefe entretemps son theme favori des femmes
aimant les betes et leur ressemblant de rythme, de regard et peut-gtre un peu
d’äme. Equivoque gracieuse. On dirait un parc aux gazelles. Les jolies betes
sont caressantes comme des femmes, les jeunes filles glissent comme des betes
felines. Et toutes les creatures de ce jardin des peches ont le meme regard, ce
regard unique que seul Marie Laurencin sait peindre, si effarouche, si lourd de
fievre, et qu’on n’oublie pas. Cocteau a eu raison de parier de “Lceil Laurencin”,
celui qu’elle dessine aux jeunes filles, aux zebres, aux biches, aux colombes. On le
retrouve dans les presentes estampes. Son “Orphee”, aux yeux etrangement
sensuels ei dilates, comme toujours tres fixes et largement ouverts sur un reve
Interieur quelque peu mysterieux, son “Amazone”, svelte et tenebreuse, lasse un
peu, appartiennent aux meilleures de ces images de la feminite moderne, dans
lesquclles l’Artiste s’est exprimee avec tant de melancolique volupte. Si Marie
Laurern in est “litteraire” eile fest en peintre cependant, avec une conception
authentique de la plasticite, et comme le sont ses soeurs, une Colette Willy ou
une Comtesse de Noailles, pour nous dire le secret d’elle-meme, avec tous ses
desirs et ses passions, toutes ses langueurs et ses nostalgies, toute la joie et
tout le drame d’etre femme.“
Als Mappe IX wird demnächst ein Album „Köpfe“, 11 Holz-
schnitte von Werner Heuser, zur Subskription aufgelegt, Die Ein-
führung schreibt Mynona. Den nächsten Mitteilungen wird die
Einladung beigegeben. Die Mappe wird in einer einmaligen Auflage
von 50 Exemplaren erscheinen.

Ilse Forberg, Düsseldorf
Atelier JÜgerhofstratje 26, Gartenhaus

Photographische Bildnisse

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