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Revue archéologique — 7.1863

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Witte, Jean Joseph Antoine Marie de: Vase peint à ornaments dorés, trouvé à Corinthe: Paris et ÉrosVase peint à ornaments dorés, trouvé à Corinthe
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https://doi.org/10.11588/diglit.22427#0010

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2 REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

La composition tracée sur la partie antérieure se réduit à deux
personnage». A droite, on voit un jeune homme assis dans un lieu
planté d'arbustes. Son costume asiatique^son air efféminé indiquent,
selon toute probabilité, le fils de Priam, Paris. On pourrait hésiter
au premier abord, il est vrai, entre Adonis et Paris; on pourrait
môme croire, vu l'ambiguïté du sexe, que nous avons sous les yeux
une Amazone ou une Diane en coslume oriental. Mais tout bien exa-
miné et toute réflexion faite, il me paraît que c'est réellement le
berger du mont Ida que l'artiste a voulu représenter. D'ailleurs, sur
plus d'un i.ionument ancien, Paris a ce caractère efféminé qu'on
retrouve ici. Une coiffure phrygienne qui, dans l'origine, était peinte
en rouge couvre la tête du jeune homme. Une tunique courte à man-
ches qui descend jusqu'aux genoux laisse voir les anaxyrides qui
revêtent ses jambes. Cette tunique avait également reçu un enduit
rouge dont il reste par-ci par-là des traces. La chlamyde, retombant
de ses épaules, est venu glisser jusqu'au bas du tertre sur lequel Paris
est assis. De sa main droite il s'appuie sur un pedum.

A gauche on aperçoit Éros entièrement nu, le corps peint en blanc.
Il s'avance vers le lieu où est Paris assis et étend les deux mains vers
lui. Une bandelette dorée entoure ses cheveux; ses ailes, de la cou-
leur rouge de la terre, sont ornées de reliefs et de bossettes dorés.

Les baies des arbustes, dans lesquels on reconnaîtra des myrtes,
sont également relevées en bosse et dorées.

Il est vrai que l'or a presque entièrement disparu des endroits où
il avait été appliqué; mais il en reste assez pour reconnaître avec
certitude les parlies du costume et les détails qui avaient reçu ce
luxe d'ornementation.

Quant aux ornements peints, ils consistent en deux bordures d'oves
à la partie supérieure aussi bien qu'à la partie inférieure de cette gra-
cieuse composition. Le centre des oves, dans la bordure supérieure, a
reçu un point doré relevé en bosse; celle ornementation n'existe pas
dans la bordure inférieure. Au-dessous de l'anse sont des pal met tes
avec points dorés et desquelles partent des enroulements de feuillage
terminés à leur extrémité par des fleurs. Une bordure de godrons
règne à l'endroit où le goulot vient se rattacher au corps du vase.

Tel est l'ensemble de la composition et des ornements qui l'enca-
drent.

Quant au sens du sujet, je crois qu'on peut y voir l'arrivée d'Éros
auprès de Paris, soit avant le jugement des trois déesses qui se dis-
putaient le prix de la beauté, soit avant l'enlèvement d'Hélène.
 
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