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Revue archéologique — 7.1863

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Cerquand, J. F.: Les Charites
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https://doi.org/10.11588/diglit.22427#0060

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LES CHARITES

(Suite et fin.)

VII

Telle est la progression qu'a suivie dans le temps, selon toute pro-
babilité et assurément clans les idées, la conception primitive des
Charités solaires. Gléta et Phaenna, les Lacédémoniennes, conte-
naient en germe le groupe d'Orchomène; et le groupe d'Orchomène
résumait en lui tous les groupes précédents, auxquels il avait joint
une idée propre. Le Spartiate ou l'Athénien qui faisait un sacrifice
aux Charités s'adressait, à une certaine époque, non plus à ses divi-
nités topiques telles qu'elles avaient été instituées, mais aux Charités
telles que les avait faites la succession des idées représentées ailleurs
par les mêmes divinités. En effet, dans tous les dialectes de la Grèce,
le mot x.api: se relrouve avec la double signification du mot français
grâce, savoir : agrément et bienfait. C'est au culte du soleil et des
Charités que les Grecs doivent leur première notion de la beauté et
de la bienfaisance.

Tout à l'heure le ciel était gris et froid; les arbres tordaient
sous la pluie et la neige leurs branches dépouillées; les oiseaux
avaient disparu; l'homme, assis à son foyer., se demandait avec in-
quiétude si le dieu bien-aimé serait le vainqueur de ses sombres
ennemis. 11 faisait nuit, et le lion rugissait autour des cabanes. Et
voilà que les nuages se sont dissipés. Le soleil vainqueur s'est levé,
et il a versé sur la terre les Charités printanières. Les riantes divi-
nités se manifestent en rayons lumineux sur les flots, sur les forêts,
sur les champs reverdis. Elles n'oublient rien. Elles se glissent sous
le brin d'herbe où elles font scintiller la rosée, dans la fleur brillante
de mille couleurs, dans la cabane où elles éveillent les cris joyeux des
enfants, pe.idant qu'au dehors répondent les chants des oiseaux.
L'homme s'éveille à son tour, et il remercie les dieux de lui faire ce
monde si beau. Mais dans ce monde les dieux n'ont rien fait de si
 
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