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Revue archéologique — 7.1863

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Cerquand, J. F.: Les Charites
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https://doi.org/10.11588/diglit.22427#0062

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gracieux : àyaçurzzu. Observons encore que le double sens de yâ.m
associait nécessairement la délicatesse au bienfait (1).

C'est tout un traité des bienfaits sorti de la notion des Charités. Il
n'a que peu de chapitres, et chaque chapitre n'a qu'un mot. Aussi les

philosophes ne l'ont-ils point fait. Mais il est clair; il était suffisant
pour le peuple qui en formulait les principes à mesure que son
intelligence s'ouvrait à la morale. Il n'était nécessaire d'y rien
changer. Mais les systèmes sont venus pour classer, pour diviser, et
redire mal ce que tout le monde avait si bien dit.

VIII

La philosophie ne vit guère que la bienfaisance dans les Cha-
rités (2), et les premiers traités « sur les bienfaits, » cherchant une
base où s'appuyer, plièrent violemment le dogme orchoménien à des
idées disparates. La généalogie des Charités, leurs noms, leur âge,
leur ronde perdirent leur signification solaire et naturelle pour re-
vêtir celle qui allait le mieux aux doctrines changeantes des diverses
écoles.

Leur mère Eurynome ne pouvait plus rester une Aurore : quel
rapport, en effet, entre l'Aurore et la bienfaisance? Eurynome devait
son nom à une observation qu'il est facile de reprendre, à savoir que
la lumière de l'aurore éclaire également et à la fois tout l'horizon,
tandis que les premiers rayons du soleil se localisent et vont en pro-
gressant. Eurynome (qui distribue en long et en large) est pour
Chrysippe (3) une femme richement dotée (late patentis matrimonii),
et dont les terres occupent un vaste espace, ce qui lui permettra de
répandre ses bienfaits (dividere bénéficia): misérable idée qu'on
retrouve dans Strabon sous une autre forme : « Étéocle était sans
doute naturellement disposé à la bienfaisance (puisqu'il honora les
Charités), mais il fallait aussi qu'il fût très-riche. Il faut beaucoup

(1) Les Charités bienfaisantes sont des Euménides littéralement. Aussi se trou-
vent-elles adorées dans le même temple que les Erinyes (Pausan., VIII, 34), entre
Mégalopolis et Messène, et que les Némèses [ibid.) à Smyrne. Qui ne respecte pas les
Charités, doit craindre les Némèses. Qui s'abstient du bien, doit craindre la ven-
geance des dieux.

(2) Hécaton et Chrysippe, cités par Sénèque (Benef., I, 3), Sénèque lui-môme,'
Aristote, Strabon, puis les grammairiens ou mythologues, Macrobe (Saturn. I),Phur-
nutus [gratiœ), Suidas (yâçixaç), Servius [in Eneid.).

(3) Sénèque {Benef., ï, 3). Comparez aussi l'idylle de Théocrite (les Charités)
adressée à Hiéron,
 
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