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Revue archéologique — 7.1863

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Cerquand, J. F.: Les Charites
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https://doi.org/10.11588/diglit.22427#0066

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38

REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

leur pudeur, les Charités furent traînées sur la place publique au
milieu du tumulte des partis, et Hermès devint leur patron. Apollon
n'a rien de commun avec l'éloquence, tandis que Mercure est le
grand séducteur, le rhéteur accompli : TroixiXdpOo;, iroixtXoêouXo?, Xoyou
0vv)ToTcri 7tpocpriT7]ç. Il est bien à sa place tant que les Charités sont Per-
suasion ou Séduction (1); il ne la quittera plus lorsqu'elles seront
Bienfaisance : la sculpture antique a apporté jusqu'à nous ces contre-
sens qui s'enchaînent irrésistiblement (2).

2. Si la grâce revêt quelquefois la parole libre et violente de l'Agora,
elle convient mieux encore à la parole mesurée et chantée, principal
ornement des fêtes. Ces dons souverains de l'esprit, par qui se propa-
gent les Litres de gloire des nations, ne sont-ils pas en effet des grâces,
et même des grâces du Soleil, au même titre queles Charités, puisqu'ils
ontcomme elles une éternelle jeunesse? Le culte du dieu de Délos était
principalement propre à opérer une confusion qui à l'origine n'exis-
tait pas. Apollon était Musagète; il était aussi quelque part, et proba-
blement à Délos, père des Charités. Les deux groupes de divinités
avaient leur place naturelle dans sa légende et dans ses fêtes. Cette
place est bien déterminée, à mon avis, clans le bel hymne homérique
à Apollon, où la ronde immobile d'Orchomène se change en un
chœur réglé par les chants des Muses; accord fait pour charmer les
Immortels. Mais comme chez les Grecs les danseurs sont en même
temps des chanteurs, les attributions diverses des Muses et des Cha-
rités se réunissent des deux parts, si bien qu'on trouve les Muses

dû à Socrate comprenait Peitho. Horace ne nomme point les Grâces; mais on peut
supposer que Peitho est une de celles qu'il connaît par les deux vers parallèles
suivants :

Ac beue nnmmatum décorât Suadela venusque.
— Si fortunatum species et Gratia preestat, etc. (Ep. I, 38, 49.)

Joignez un fragment d'Ibycus (Bergk., Lyr. gr., 655) : « Euryale, rejeton et souci
des Charités. Cypris et Peitho t'ont nourri parmi les roses, » et un passage de Da-
mascius (Vie d'Isidore) : «La bouche d'Isidore était le séjour (ohui'rijptov) des Cha-
rités. » La même expression se retrouve dans Apulée, Anthol., V, 21.

(1) Plutarch., De audiendo, 13. «Les anciens ont mis Hermès auprès des Cha-
rités (ffuyxaOïSputjav), parce que le discours réclame surtout la grâce et la bienveil-
lance. » Le même auteur sait cependant distinguer les Charités de Peitho. {Cônjug.
prœcepta ; 1.)

(2) Dans les monuments destinés à perpétuer le souvenir d'un acte de bienfaisance.
L'un de ces monuments, décrit par Montfaucon, qui ne l'a pas compris, représente
le groupe des Charités formant un chœur près d'une fontaine. Hermès est debout sur
un cippe.
 
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