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Revue archéologique — 7.1863

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Boissier, Gaston: Atticus éditeur de Cicéron
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https://doi.org/10.11588/diglit.22427#0101

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ATTICUS

ÉDITEUR DE GIGÉRON

Parmi les nombreux services qu'Atticus rendait à son ami, se
trouvait celai de faire copier ses ouvrages et de les répandre. La
correspondance de Gicéron contient à ce sujet des détails curieux
que je crois utile de réunir, parce qu'ils nous aident à comprendre
ce qu'était le commerce des livres à cette époque.

Cornélius Nepos, en décrivant la vie privée d'Atticus, nous
apprend par quelles qualités se distinguaient ses esclaves. Ils étaient
tous nés dans sa maison, et il avait pris soin de les faire élever et de
les former selon ses goûts. « Il en avait, dit-il, de très-instruits, d'excel-
lents lecteurs, de nombreux copistes, et même il n'y avait pas un valet
chez lui qui ne pût au besoin s'acquitter fort bien de ces deux fonc-
tions (1). » Cicéron, qui ne possédait pas des esclaves aussi habiles,
se servait, quand il en avait besoin, de ceux d'Atticus. C'est à lui
qu'il s'adressa à son retour, de l'exil pour remettre quelque ordre
clans sa bibliothèque, qui avait beaucoup souffert pendant son absence.
Atticus lui envoya d'abord Tyrannion, qui commença par ranger les
livres d'une façon merveilleuse (2), puis deux autres ouvriers, Dio-
nysitis et Ménophile, pour aider Tyrannion. Ces derniers étaient de
ceux qu'on appelait ghitinatores, et qui collaient entre elles les
feuilles de papyrus (3). Tous ensemble s'occupèrent de réparer les
rayons (pegmata) (4), qu'ils semblent avoir repeints à neuf (5), d'écrire

(1) Vita AU., 13,

(2) Ad Att., IV, h- Offendes designationem Tyrannionis mirificam librorum
meorum.

(3) Il est question dans Orelli (Inscr. lat., n° 2925) d'un certain M. Annius Stichius,
qui était glutinator de Tibère. On suppose que le mot glutinarius qui se trouve au
n° 4198 du môme recueil désigne ceux qui confectionnaient la colle.

(k) Voir, sur le sens du mot pegma, J. Lipse, de Amphit., 22.
(5) Ad Att., IV, 5 : Bibliothecam mihi tui pinxerunt, etc.
 
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