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Revue archéologique — 7.1863

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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel: Album de Villard de Honnecourt, [1]: Architecte du treizième siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.22427#0113

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ALBUM DE VILLARD DE HONNECOURT.

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principalement de ces notes, c'est l'activité intellectuelle des artistes
à cette époque, c'e^t ce besoin de savoir, de trouver, d'aller en avant,
de ne rien laisser perdre sur le chemin. Plus loin (pl. IX), Villard
dessine des ornements pris sur quelques médaillons et archivoltes;
il a le soin de figurer an bas de la page les feuilles copiées d'après
les plantes qui ont dû servir à cette ornementation. Plus loin (pl.X),
c'est un croquis d'après un tombeau antique, dont la disposition rap-
pelle certains ivoires des cinquième et sixième siècles, comme on en
sculptait beaucoup alors à Byzance. La feuille suivante (pl. XI)
nous montre comment on fait une boîte de grande horloge pour l'in-
lérieur d'une salle. Puis vient un lectrin, et ainsi glanant à l'aven-
ture ce qu'il renconlre sur son chemin, Villard recueille des maté-
riaux, cherche, ne laisse rien perdre, et nous montre assez souvent
qu'il raisonne sur ce qu'il amasse ainsi et qu'il compte en tirer profit.
Parfois ses dessins ont pour nous une valeur inappréciable, parce
qu'ils nous font connaître des dispositions qui n'existent plus sur
certains monuments encore debout. C'est ainsi, par exemple, que la
pl. XVIII nous fait connaîlre comment des flèches en pierre s'im-
plantaient sur les tours de la cathédrale de Laon; que la pl. XXVII
nous donne le plan du chœur de la cathédrale de Cambrai, détruite
en 1790, et un projet d'église à chevet carré pour un monastère de
l'ordre de Cîteaux; que la pl. LX présente le système de couvertures
pyramidales qui devaient couronner les chapelles de la cathédrale de
Reims avant l'établissement des grandes galeries à jour qui, vers
1260, ont modifié l'aspect de celle belle conception; que la pl. LXI
indique clairement qu'une arcature avait été projetée et peut-être
élevée sur le nu intérieur des collatéraux de Notre-Dame de Reims
sous la galerie des fenêtres; disposition dont il ne reste nulle trace,
bien qu'elle soit écrite par l'arrangement des piles engagées. Mais
voici une sorte de projet commun à Villard et Pierre de Corbie
« inter se dispiitando » (pl. XXVIII). Il s'agit du plan absidal d'une
grande église. Observons qu'alors (pendant la première moitié du
treizième siècle) beaucoup de cathédrales n'avaient pas de chapelles
absidales ou autres, ou que du moins ces chapelles étaient exiguës à
ce point qu'elles ne pouvaient guère être considérées que comme de
grandes niches propres à contenir quelques reliquaires avec un petit
autel. Notre-Dame de Paris n'avait pas de chapelles absidales, celle
de Sens non plus (1). Les cathédrales de Chartres et de Bourges,

(1) Celles de Kotre-Dame de Paris n'ont été élevées qu'au commencement du
quatorzième siècle par l'évèque Matifl'as de Bucy. Les chapelles absidales de la
cathédrale de Sens datent de la fin du treizième siècle et d'une époque très-récente.
 
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