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Revue archéologique — 7.1863

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Ricard, Adolphe; Montgravier, A. de: Murviel - Ruines d'un oppidum des volces arécomiques, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.22427#0160

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[■r2 REVUE ARCHEOLOGIQUE.

principale de la ville ne fût directe et perpendiculaire au rempart,
et que le massif dont la découverte venait d'être faite ne fût l'un
de ses pieds-droits; mais l'inutilité de nos recherches pour retrouver
le pied-droit correspondant nous engagea à étendre les fouilles dans
toutes les directions, et fit retrouver la véritable position du mur
d'enceinte; il fut constaté qu'il se prolongeait à peu près au niveau
du sol actuel; en avant et parallèlement au massif, sans nulle solu-
tion de continuité, ce qui faisait évanouir l'espoir de trouver une
porte percée directement dans son épaisseur : on suivit sa trace
jusqu'au parement m n qui l'interrompt, et correspond exacte-
ment à celui qui termine le massif du côté opposé. Il fut dès lors
évident que l'entrée était, non pas à angle droit avec la direction du
mur, mais parallèle à celte direction, et que le mur d'enceinte lui-
même lui servait de masque; la largeur du couloir (A) est d'environ
quatre mètres, mais il est à remarquer qu'une grosse pierre d'angle
faisant saillie sur le massif est encore en place dans les substructions,
ce qui réduit en ce point la largeur à trois mètres cinquante centi-
mètres- on a retrouvé dans le voisinage des pierres tendres parais-
sant avoir reçu des scellements, des pentures en fer où tenaient en-
core de gros clous, et plusieurs kilogrammes de fer oxydé sans forme
bien déterminée; les fouilles n'ont révélé l'existence d'aucune vous-
sure, ce qui permet de supposer que l'entrée était à ciel ouvert
fermée seulement à l'une de ses extrémités, ou peut-être à chacune
d'elles par une porte en bois ou une herse (cataracta). Cette dispo-
sition d'entrée, dont nous n'avons pu nous rendre compte qu'après
des recherches suivies opiniâtrément sur le terrain, et si l'on veut
bien nous passer cette expression, en faisant nous-mêmes le siège de
l'oppidum, nous rappelait ce précepte des anciens : Portarum itinera
non directa esse debent. (Vitruve, livre 1er, chap. vu.) En le trouvant
appliqué à l'intéressante localité qui nous occupe, il nous venait à
l'esprit que les Romains n'en étaient peut-être pas les inventeurs.

En suivant le tracé de l'enceinte sur la face intérieure, on a re-
connu qu'elle a été renforcée au point D, et que son épaisseur ordi-
naire de trois mètres a été doublée sur une longueur de huit à neuf mè-
tres, ce qui donne une terrasse de quarante-huit à cinquante mètres
carrés : les constructeurs n'auraient-ils pas eu pour but de ménager
sur le rempart un emplacement pour une batterie de machines de
guerre? Le voisinage de la porte, le soin qu'on avait pris de la mas-
quer, et l'intérêt puissant qu'on avait à multiplier en ce point les
ressources de la défense, propugnacula, semble autoriser celte hypo-
thèse.
 
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