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Revue archéologique — 7.1863

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Ricard, Adolphe; Montgravier, A. de: Murviel - Ruines d'un oppidum des volces arécomiques, [1]
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https://doi.org/10.11588/diglit.22427#0161

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MUHVII2L.

— RUINES D'UN OPPIDUM.

■153

Un peu plus loin, au point E, on a reconnu un escalier ménagé
dans Tépaisseur du rempart, comme les pas de souris de la fortifi-
cation moderne. C'est par ce moyen, dont les ruines deMurviel four-
nissent quelques exemples, que l'on avait accès sur le terre-plein des
ouvrages. L'escalier E nous était caché par des constructions posté-
rieures qu'on a teintées en jaune sur le dessin; leur apparence les
avait fait prendre avant nos fouilles pour le mur primitif; mais le
profil, dessiné après l'ouverture de nos tranchées, en mettant à nu
les fondations de l'un et l'autre mur, ne laisse aucun doute sur leur
différence d'âge : les deux constructions sont accolées l'une à l'autre, la
plus récente reposant simplement sur le sol antique, tandis que la
primitive a des fondements très-profonds. Un jour arriva sans
doute où après plusieurs siècles de durée, l'oppidum antique subit
les vicissitudes de la guerre et d une prise d'assaut : son enceinte,
construite avec tant de soin, fut démolie; son entrée principale, com-
blée ou rendue inutile par le prolongement du mur, au delà du
parement m n, fut remplacée par la poterne voisine qui a été l'objet
de nos premières études; le prestige militaire était évanoui, et l'op-
pidum antique entrait dans sa période de décadence; mais l'histoire
n'offre que de rares exemples de villes entièrement abandonnées
après un revers qui les a mises à la discrétion d'un vainqueur ; le plus
souvent la population s'habitue au joug et reste fidèle à ses foyers
domestiques. Puis de nouvelles invasions se succèdent ; elle élève
des retranchements rapides avec les débris des ouvrages primitifs,
et ces retranchements éphémères s'engloutissent dans un dernier
cataclysme. Ne serait-ce pas l'histoire de l'oppidum représenté par
les ruines de Murviel? Gaulois d'abord, romain ensuite, et florissant
dans l'une et l'autre période, puis démantelé au cinquième siècle par
l'invasion des barbares du Nord, et détruit au huitième siècle de
notre ère par le Franc Karl Martel, pour avoir inspiré encore dans
son état de détresse assez de confiance aux Musulmans qui s'y étaient
étah lis.

La partie de l'enceinte que nous venons d'étudier est orientée au
levant : noire exploration nous conduit à celle qui regarde le nord,
et qui court dans cette direction sur une étendue d'environ trois
cent quatre-vingts mètres (planche III). C'est au point C du plan que
l'orientation change et que les recherches ont fait découvrir une
tour dont le massif renferme l'angle très-obtus formé en cet en-
droit par les directions des lignes : cet ouvrage semble avoir pour-
but de flanquer les longues courtines adjacentes. A partir de
cette tour, et sur une longueur de cent trente mètres, on remarque
 
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