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Revue archéologique — 7.1863

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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel: Album de Villard de Honnecourt, [2]: architecte du treizième siècle
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https://doi.org/10.11588/diglit.22427#0198

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REVUE ARCHEOLOGIQUE.

Album et surtout en étudiant les monuments élevés par ces artistes
du treizième siècle, on demeure convaincu d'un fait, c'est.que si à
cette époque l'imprimerie avait été inventée ou plutôt pratiquée, ce
grand mouvement intellectuel dont on rapporte tout l'honneur au
seizième siècle était produit. A ces hommes, renfermés dans une
société à part, comme l'observe M. Renan, il n'a manqué qu'une
chose, la publicité et les lumières qui la réclament. J'ai entre les
mains de nombreux ouvrages du seizième siècle où je retrouve
l'exposition de tous les problèmes déjà résolus par Villard, et cela,
sans qu'il y ait perfectionnement sensible. C'est ainsi, par exemple,
que dans les Opuscules morales de Léon Baptista Alberli (1), je vois,
donnés comme des nouveautés, les procédés indiqués par Villard
pour mesurer la hauteur d'une tour à distance, la largeur d'une
rivière sans la traverser, etc.; mais ce que je ne vois point dans les
œuvres des architectes du seizième siècle, ce sont ces méthodes de
tracés d'épures, si intéressantes, si pratiques, et qui nous expliquent
comment ces maîtres laïques du treizième siècle pouvaient élever les
monuments immenses que l'on sait, en ne disposant que d'espaces très-
restreints. Observons que les maîtres des œuvres du moyen âge ne
procédaient pas dans leur construction par empilages de pierres
grossièrement épannelées, comme on le fait depuis trois cents ans.
Chaque pierre était terminée sur le chantier avant la pose; il fallait
donc une grande précision clans le tracé des épures; mais l'espace
manquait pour développer ces courbes, pour figurer la quantité des
arcs entrant dans la construction des voûtes. Aussi Villard nous
fait-il connaître comment on procédait pour tracer, par exemple, les
claveaux d'un arc sans en tracer tout le développement; comment
avec un seul trait de compas on obtenait trois arcs d'une voûte; l'arc-
doubleau, l'arc-ogive et le formeret (pl. XL); comment — toujours
sans grande épure — on obtenait la coupe des clefs. A la suite d'une
de ces figures, Villard (pl. XXXIX) trace une spirale traversée par
une ligne droite, sans explication ; mais la place qu'occupe cette
figure à la suite des procédés géométriques donnant des clefs de
tiers-point et de quint-point nous indique assez ce que signifie cette
spirale. C'est une méthode permettant d'avoir tous les arcs compo-
sant les voûtes d'un édifice, au moyen seulement de quatre rayons
différents. Dans la figure de Villard, la ligne traversant la spirale

(1) Opuscoli morali di Léon Baptista Alberti. Venetia, 1568.
 
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