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Revue archéologique — 7.1863

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https://doi.org/10.11588/diglit.22427#0208

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200

REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

M. Waddington achevait ces différentes excursions, quand à mon tour
j'arrivai en Syrie à la fin de décembre 1861. Il vint me rejoindre à Bey-
routh, et nous allâmes ensemble passer à Chypre l'hiver de 1862. Je ne
m'étendrai pas sur cette partie de notre voyage, dont on vous a déjà fait
connaître les résultats généraux : il suffira de rappeler qu'elle a produit,
outre l'exploration complète de l'île, une collection de onze inscriptions
chypriotes, huit phéniciennes dont trois historiques, et une centaine de
grecques. J'ai relevé en outre tous les monuments du temps des Lusignan,
monuments français comme la dynastie qui les a fait naître : de plus, les
fouilles exécutées pour le compte de M. Renan ont donné une série de
morceaux de sculpture, aujourd'hui au Louvre^ appartenant à toutes les
époques. On peut suivre, à l'aide de ces fragments, malheureusement
assez mutilés, tous les développements de l'art en ces contrées, depuis
l'époque où, s'inspirant du style des Assyriens ou des Égyptiens, tour à tour
maîtres de l'île, il produisait des œuvres qui, tout en portant l'empreinte
de ces puissantes influences, ne manquent pas d'une certaine originalité ;
puis à travers les belles périodes des âges helléniques jusqu'à l'époque où
il subit l'uniformité romaine sans pourtant complètement trahir son ori-
gine asiatique.

De Chypre nous sommes rentrés en Syrie, et nous nous sommes immé-
diatement rendus à Damas afin de faire l'exploration du Safa. M. Wad-
dington n'avait pu y pénétrer l'année précédente; mais il avait tout préparé
pour le printemps en nouant des relations avec les cheikhs druses et
arabes dont il fallait traverser les territoires. De là nous avions le projet
de rentrer dans le Haouran, afin de compléter., au point de vue monu-
mental, les recherches faites l'année précédente au point de vue de l'épi-
graphie et de la géographie.

M. de Longpérier a eu la bonté de communiquer à l'Académie une
lettre que je lui écrivais au retour de cette double excursion. Je ne re-
viendrai donc pas sur les détails de notre itinéraire au milieu des tribus
arabes, sauvages et pittoresques comme les rochers qu'elles habitent, à
travers ces groupes volcaniques, couverts d'inscriptions en langue inconnue,
jusqu'au Djebel-Ses (limite extrême de notre voyage), grand cratère situé
à l'origine de la steppe immense, que nul Européen n'avait visité avant
nous, et au pied duquel pourtant nous avons trouvé les traces des Romains
et de leur vigilante administration. Je ne vous répéterai pas non plus ce
que j'ai déjà écrit, ni des fouilles de Si ah qui nous ont donné un temple
du temps des Agrippa, avec des inscriptions bilingues et la statue d'Hérode
le Grand, ni des églises de Bostra et d'Ezrah, monuments datés du sixième
siècle, ni des retraites du Ledjah, occupées par les Druses réfractaires, et
dont pour la première fois nous avons traversé de part en part les défilés
réputés, bien à tort, inexpugnables. Ne pouvant en ce moment faire un
livre, je me bornerai à jeter un coup d'œil d'ensemble sur les faits nou-
veaux que les monuments de ces contrées nous révèlent. Mais auparavant
je dois vous entretenir rapidement d'un second groupe de monuments,
 
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