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Revue archéologique — 7.1863

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Bertrand, Alexandre: Les monuments primitifs de la Gaule: monuments dits celtiques; dolmens et tumulus
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https://doi.org/10.11588/diglit.22427#0230

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REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

le raisonnement est radicalement faux. Il suppose en effet établies les
propositions suivantes, plus que douteuses, à savoir : que la Gaule
n'a jamais eu, avant les Romains, d'autres habitants que les Celtes;
qu'il n'y a point eu en Gaule de race correspondant à ce que dans
les autres pays on a appelé aborigènes; qu'il n'y a point eu dans
les temps antéhisloriques d'occupation des côtes et du littoral par
des invasions étrangères à la race dominante; qu'il n'y a point eu à
côté des Celtes ou Gaulois, dominateurs, des tribus inférieures et
dominées composant la plèbe et la partie de la nation, qui, au rap-
port des écrivains latins et grecs, ne jouissaient d'aucun droit poli-
tique, — car, si cela est, pourquoi les monuments qui nous occupent,
d'un caractère si primitif, ne seraient-ils pas ceux ou des aborigènes
ou des populations qui ont occupé les côtes sur lesquelles ces monu-
ments abondent, ou des tribus subjuguées et réduites par les Celtes
à une sorte d'esclavage, qu'elles fussent ou non les populations pri-
mitives du pays.

Mais, aurait-on répondu autrefois, nous trouvons ces monuments
à peu près partout en Gaule. Ces monuments sont les vestiges les
plus remarquables de l'ancienne civilisation du pays (si cela peut
s'appeler civilisation), comment ne pas croire que ce sont les monu-
ments de la race dominante? Nous aurions peut-être, il y a quelques
années, élé embarrassé par ce raisonnement. Il ne peut plus nous faire
illusion aujourd'hui. Sur quoi en effet s'appuie l'affirmation que les
monuments dits celtiques se trouvent à peu près partout en Gaule?
Sur l'abus que l'on fait de cette qualification de monuments celtiques
donnée aux pierres debout, pierres branlantes, pierres à bassins,
dolmens, tumulus, cromlechs, et même aux oppida présumés. A ce'
compte, sans doute, on peut trouver un peu partout des monuments
celtiques, mais qui prouve que les pierres debout, les pierres bran-
lantes et à bassins, les dolmens, les cromlechs, les tumulus, les camps
retranchés, sont des monuments de même ordre, dus à une même
civilisation, à une même race. Cette affirmation est plus qu'hypothé-
tique. Nous avons démontré qu'elle était contraire aux faits; que les
dolmens n'avaient jamais couvert toute la Gaule, ni même aucune
contrée de la Gaule dans sa totalité; qu'ils occupaient des positions
déterminées par des conditions spéciales, avec une uniformité qui ne
permet pas de douter que ce fait ait le caractère d'une loi constante;
que les tumulus sont de deux époques distinctes et, comme les dolmens,
divisent la Gaule en deux zones nettement tranchées; que l'on ne
peut faire aucun fond sur des monuments de pierre d'un caractère
aussi vague que les menhirs, et que, quant aux cromlechs, ils sont
 
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