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Revue archéologique — 7.1863

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Bertrand, Alexandre: Les monuments primitifs de la Gaule: monuments dits celtiques; dolmens et tumulus
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https://doi.org/10.11588/diglit.22427#0237

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MONUMENTS PRIMITIFS DE LA GAULE.

229

Et d'abord y a-t-il des iumulus là où se sont données les plus
grandes batailles dont l'histoire ait conservé le souvenir? Y en a-t-il
dans la plaine d'Aix, où Marius défit les Cimbres? y en a-t-il à Haut-
mont, où César anéantit les Nerviens? y en a-t-il clans la forêt de
Compiègne, où Correus et les Bellovaques furent exterminés? y en
a-t-il enfin à Alise, où périrent les derniers défenseurs de la Gaule
indépendante? Nous ne citons que les champs de bataille dont l'em-
placement nous paraît incontestable.

Par quel hasard les seuls emplacements de grandes batailles que
nous connaissions avec certitude n'ont.ils point de tumulus? On
n'en élevait donc pas habituellement, ni à l'époque de Marius, ni à
l'époque de César, après les grandes batailles.

Mais il est une raison bien plus décisive, c'est le mode de construc tion
des tumulus, c'est le nombre immense de jmorts qu'il faut supposer
avoir été ensevelis à la fois, et tous avec un soin, une régularité dans
l'arrangement intérieur des tombelles bien incompatibles avec la
précipitation qui suit un combat sanglant!; car comment croire que
les vainqueurs aient enseveli les vaincus avec cette pieuse sollicitude,
leur laissant leurs ornements et quelquefois leurs armes; et si ce
sont les vaincus qui ont enseveli leurs frères, comment étaient-ils
en si grand nombre et si tranquilles après un désastre?

D'ailleurs comment expliquer cette superposition régulière de
deux ou trois couches de corps dans un même tumulus, avec une
symétrie qui devait rendre une telle cérémonie bien longue, si ce
ne sont pas là des ensevelissements successifs de plusieurs person-
nages dans une même tombe de famille?

Enfin, quoique la ligne des Iumulus accumulés, que nous avons
indiquée en l'accentuant fortement sur notre quatrième carte, marque
une des routes naturelles des grandes invasions, comment s'expli-
quer cette succession de batailles meurtrières, d'Haguenau à Salins,
et ce redoublement de luttes se perpétuant jusque sous les empereurs
autour d'Amencey et d'Alaise, où l'on a trouvé sous quelques tumu-
lus des monnaies romaines, tandis que les plaines du Nord, aussi
ouvertes aux barbares, les rives de la Saône, où durent se rencontrer
si souvent les Séquanes et les Éduens, le Bourbonnais, qui touchait
à la fois aux Éduens et aux Arvernes, ces éternels ennemis, n'ont
conservé aucune trace de ces luttes d'autant plus sanglantes qu'elles
étaient fratricides?

Mais les Ibères et les Celtes, du côté de l'Aquitaine, n'ont-ils donc
eu jamais leurs journées de grandes batailles? — On ne peut sortir
de toutes ces difficultés qu'en admettant, ce qui nous paraît évident,
 
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