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Revue archéologique — 7.1863

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Bertrand, Alexandre: Les monuments primitifs de la Gaule: monuments dits celtiques; dolmens et tumulus
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https://doi.org/10.11588/diglit.22427#0242

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234

REVUE ARCHÉOLOGIQUE.

avons recueillis ne nous permettent pas de dire, car sur la plupart
des enceintes en terre nous manquons de renseignements précis. Mais
ces enceintes primitives pourraient bien être plus nombreuses qu'on ne
le suppose, si, comme cela nous semble à peu près démontré, on doit
restreindre considérablement le nombre des camps romains, c'est-à-
dire des enceintes que l'on attribue uniformément à l'ère gallo-
romaine. Nous avons fait voir en effet que sur plus de quatre cents
enceintes, le nombre de celles que des indices certains permettent de
classer parmi les enceintes gallo-romaines, ne s'élève pas à plus de
soixante. Toutefois aucun travail d'ensemble n'ayant été fait sur les
camps, il y a lieu de suspendre provisoirement tout jugement.

L'étude des deux derniers groupes est beaucoup plus avancée.
Nous n'avons eu qu'à recueillir les faits signalés jusqu'ici, et à les
classer, pour arriver à des résultats qui nous semblent mériter une
grande attention et être d'autant moins suspects qu'ils s'accordent en
grande partie avec les observations et les prévisions des archéologues
du Nord, les plus compétents assurément, quand il s'agit de monu-
ments de cet ordre, puisque ce sont les seuls qui les aient sérieuse-
ment et depuis longtemps étudiés.

Qnant aux dolmens (sous ce nom, nous comprenons toujours les
allées couvertes), il nous paraît prouvé 1° que ce sont généralement
des tombeaux ; 2° que ces tombeaux appartiennent à une civilisation
très-primitive et durant laquelle on ensevelissait les corps, on ne les
brûlait pas.

Les objets déposés sous les dolmens avec les squelettes sont en effet
en grande majorité des armes et ustensiles en silex ; le bronze y paraît
rarement, l'or à peine, le fer jamais. C'est l'index d'un état social
tout à fait primitif, et bien inférieur à celui que nous dépeignent les
récits des Grecs et des Romains nous parlant des Celtes.

Le relevé aussi complet que possible de ces monuments nous a
montré qu'ils se distribuaient sur la surface de la Gaule suivant une
loi facile à saisir, et que son uniformité et sa constance ne permet
pas d'attribuer au hasard. Cette loi est celle-ci : Les dolmens se
trouvent dans les îles, sur les côtes septentrionales et occidentales de
la Gaule, à partir de l'embouchure de l'Orne jusqu'à l'embouchure
de la Gironde. Ils se groupent surtout sur les pointes et caps s'avan-
çant dans la mer. Dans l'intérieur on les rencontre en majorité à
proximité des cours d'eau navigables, et l'on remarque qu'ils sont
plus nombreux généralement à mesure que l'on s'approche de nos
principales rivières et de leurs affluents.

Les populations qui ont élevé les dolmens doivent avoir remonté
 
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