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Revue archéologique — 7.1863

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Bertrand, Alexandre: Les monuments primitifs de la Gaule: monuments dits celtiques; dolmens et tumulus
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https://doi.org/10.11588/diglit.22427#0243

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MONUMENTS PRIMITIFS DE LA GAULE.

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les fleuves sur des radeaux ou des barques, ou suivi leurs rives.
Cette loi est générale, ou du moins les exceptions sont si rares qu'elles
peuvent être négligées. Les deux dolmens du Var et ceux des Pyré-
nées-Orientales, placés toutefois à proximité du Tech ou Tet, sont
ceux qui s'écartent le plus du système que nous formulons.

Il est à noter que la rive droite de la Loire tout entière, le cours
inférieur de la Seine, le cours entier du Rhône et de la Saône, sont
privés de dolmens.

Si l'on jette les yeux sur une carte de la Gaule antique, on voit
de plus que le cœur de la Celtique, le pays des Éduens, des Bitu-
riges, des Arvernes, des Lingons, des Senons et des Cénomans, est
en dehors des lignes occupées par les dolmens, qui ne pénètrent au
milieu de ces populations que sur quelques points où semblent les
porter naturellement le cours de la Sarthe, celui de l'Eure et celui
de l'Orne.

Les deux grandes voies de commerce de l'antiquité par le Rhône,
la Saône et la Seine, ou par la vallée du Rhône et la Loire au-dessus
de Roanne, ne traversent point le pays des dolmens, qui sont ainsi,
à ce double point de vue, en dehors de la Celtique, comme ils sont
étrangers aux Celtes par les objets qu'ils renferment, puisque les
Celtes, bien des siècles avant la conquête, connaissaient non-seule-
ment le bronze et l'or, mais l'argent et le fer.

L'impression que laisse cette distribution des dolmens sur la sur-
face de la Gaule, c'est que les populations qui y sont ensevelies
n'ont point été, comme on l'a cru, repoussées de l'est à l'ouest par
des envahisseurs, mais sont venues directement du nord, le long des
côtes ou par mer, et ont directement pénétré dans l'intérieur par les
rivières ou les vallées de l'Orne, du Blavet, de la Loire et de tous
ses affluents; de la Sèvre, de la Charente, de la Dordogne et de ses
affluents pour ne s'arrêter que sur les plateaux supérieurs où ces
rivières prennent leur source.

L'étude des dolmens en dehors de la Gaule confirme ces conjec-
tures. (Voir l'Appendice, formant la 3e partie de ce Mémoire.)

On ne peut donc plus hésiter à déclarer que les dolmens ne sont
pas celtiques et qu'ils recouvrent les restes mortels d'une population
et d'une race dont l'histoire ne nous parle pas et qui, ou n'existait
plus au temps de César, ou s'était fondue complètement dans la po-
pulation gauloise.

Quant aux tumulus, ils n'appartiennent pas tous à la même époque
ni à la même civilisation, quoique, comme les dolmens, la plus
grande partie de ces monuments soient des tombeaux.
 
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